"Un passé honnête détruit en 3 minutes" : le bijoutier niçois se défend à l'ouverture de son procès

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avec AFP
À l'ouverture de son procès lundi pour avoir tiré sur un cambrioleur en 2013, le bijoutier niçois Stephan Turk s'est présenté comme une personne au "passé honnête".

"J'ai un passé honnête, c'est tout parti en trois minutes à cause de voyous qui m'attaquent" : dès l'ouverture de son procès lundi à Nice, le bijoutier Stephan Turk a nié avoir voulu tuer le jeune qui venait de braquer sa boutique en septembre 2013.

Un accusé soutenu par l'opinion publique et une partie de la classe politique. "J'avais peur de mourir, j'ai tiré instinctivement", a-t-il assuré devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes qui le juge jusqu'à vendredi pour homicide volontaire et détention illégale d'arme. Au moment des faits, le commerçant, qui avait déjà été cambriolé par le passé, avait reçu le soutien d'une partie de l'opinion publique et de la classe politique, qui s'étaient emparé du fait divers pour manifester leur exaspération face à la délinquance. À l'occasion de ce procès, le Front national a de nouveau fait part de son soutien à Stephan Turk.

 

Accusé d'avoir tiré dans le dos de son agresseur qui s'enfuyait avec le butin à bord d'un scooter conduit par un complice, Stephan Turk, né à Beyrouth, naturalisé français et âgé aujourd'hui de 72 ans, encourt 30 ans de réclusion. Vêtu d'un polo bleu ciel sous un blouson foncé, il comparaît libre.

Un honnête commerçant, selon l'accusé. "Je n'ai pas honte de mon passé. J'ai établi six sociétés, j'ai payé des impôts, des charges", a insisté Stephan Turk à la barre, rappelant qu'il continuait même aujourd'hui de payer le loyer de sa boutique vide depuis 2013. "Oui j'ai déjà utilisé une arme au Liban, c'est normal", a-t-il aussi déclaré alors qu'il était longuement interrogé sur sa connaissance du maniement des armes.

La question de la légitime défense. Sur le banc des parties civiles, l'air inconsolable, les sœurs d'Antony Asli et sa petite amie, mère d'une petite fille né en 2014 et qu'elle a appelée Antonia, l'écoutent, faisant non de la tête en entendant les dénégations de l'accusé. Le dossier d'accusation rappelle que selon le code pénal français, "la légitime défense ne peut s'appliquer lorsque l'agresseur prend la fuite" et "la légitime défense des biens ne peut jamais justifier un homicide volontaire".