Un hôpital du Morbihan condamné à verser 290.000 euros pour une erreur de diagnostic

Une erreur de diagnostic et des manquements ont été commis par cet établissement. (illustration)
Une erreur de diagnostic et des manquements ont été commis par cet établissement. (illustration) © FREDERICK FLORIN / AFP
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avec AFP
Un patient est mort d'une rupture d'anévrisme à son domicile, après qu'un hôpital du Morbihan a manqué de lui faire passer un examen qui aurait pu réduire le risque d'accident.

Un hôpital public du Morbihan a été condamné à verser quelque 290.000 euros aux ayants droit d'un usager mort à cause d'une erreur de diagnostic. Le tribunal administratif de Rennes a estimé qu'une erreur de diagnostic et des manquements commis par cet établissement avaient fait perdre au malade 75% de chances de survie, dans un jugement rendu le 6 septembre.

Défaut de prise en charge du patient. Hospitalisé en mai 2010 au Centre hospitalier public de Centre Bretagne (CHCB) de Pontivy, ce patient de 41 ans, marié et père de deux enfants, se plaignait de maux de tête et devait passer un angioscanner - un examen demandé par un neurologue -, mais l'établissement avait ignoré à deux reprises cette requête. Le malade était décédé un mois plus tard d'une rupture d'anévrisme, à son domicile. Dans son jugement, le tribunal administratif a estimé que l'hôpital a commis des "manquements" qui ont fait perdre à cet usager "une chance d'être pris en charge en temps utile" par un service de neurochirurgie. "Compte-tenu des symptômes présentés par le patient lors de son admission, une suspicion de fissuration d'anévrisme devait être évoquée", souligne le tribunal et celle-ci "aurait dû conduire à transférer le patient vers le CHU de Rennes afin qu'il soit pris en charge sans délai par le service de neurochirurgie".

"Susceptible de minorer le risque d'accident". "La réalisation des examens adaptés puis la prise en charge par un service spécialisé en temps utile étaient susceptibles de minorer le risque d'accident et d'augmenter les chances de traiter efficacement l'anévrisme le plus dangereux", souligne le tribunal qui a estimé "l'ampleur de la chance perdue" par le malade à "75%". Le tribunal administratif, jugeant que "cette erreur de diagnostic est constitutive d'une faute qui ne peut être imputée qu'au CHCB", a condamné l'hôpital à verser un total de 290.000 euros de dommages aux ayants droit du malade.