Un élève de CE1 sur deux a des "difficultés" en calcul mental, selon Blanquer

Controversées, ces évaluations en français et en mathématiques ont été lancées le 17 septembre dernier.
Controversées, ces évaluations en français et en mathématiques ont été lancées le 17 septembre dernier. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans un entretien à "20 Minutes", le ministre de l'Éducation nationale livre les premiers résultats des évaluations menées en primaire. Et ils ne sont globalement pas positifs.

Près d'un élève de CE1 sur deux a des "difficultés" en calcul mental, affirme le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer dans un entretien à 20 Minutesoù il livre les premiers résultats des évaluations controversées menées dans les écoles.

23% des CP ont des difficultés à reconnaître les lettres. Très critiquées par les syndicats d'enseignants, ces évaluations en français et en mathématiques ont été lancées le 17 septembre pour plus de 1,6 million d'écoliers de CP et CE1. Selon des résultats provisoires, "23% des élèves en début de CP ont des difficultés à reconnaître les lettres et le son qu'elles produisent" et "8% ont des difficultés à reconnaître les nombres dictés", indique le ministre au quotidien gratuit, dans un entretien diffusé dimanche.

Un tiers des CE1 ont des difficultés en lecture. "Concernant les élèves en début de CE1, 30% lisent moins de 30 mots par minute, alors que l'objectif national est de 50 mots. Un élève sur deux (49%) a des difficultés en calcul mental et 47% ont des soucis pour résoudre des problèmes", poursuit Jean-Michel Blanquer.

Des évaluations créées "dans un esprit de bienveillance". Pour le ministre, des "difficultés sociales et familiales peuvent expliquer certains retards, notamment dans le langage". "C'est à l'école d'apporter à cet enfant ce que sa famille n'a pas pu lui donner. On ne doit laisser aucun élève de côté", argue-t-il. Répondant aux reproches de certains syndicats sur l'efficacité de ces tests et le risque qu'ils stressent les écoliers, le ministre assure qu'ils sont "un levier pour leur réussite". "Ils n'ont pas été créés pour faire échouer les élèves, mais dans un esprit de bienveillance", insiste Jean-Michel Blanquer. Ne pas répondre à toutes les questions n'est "pas un signe d'échec", affirme-t-il.

Son projet de loi présenté lundi. Le ministre de l'Éducation présente par ailleurs lundi au conseil supérieur de l'Éducation un projet de loi, qui vise notamment à rendre la scolarité obligatoire dès l'âge de 3 ans à la rentrée 2019, contre 6 actuellement. Selon Jean-Michel Blanquer, cela "va mettre l'accent sur l'école maternelle et sur l'acquisition du langage. La réforme de la formation initiale des enseignants (également prévue par le projet de loi, ndlr) va nous permettre aussi de renforcer leurs compétences".

Le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer sera l'invité de L'interview politique, au micro d'Audrey Crespo-Mara, à 8h15, dans la matinale d'Europe 1 lundi.