Un djihadiste remis par la Turquie à la France mis en examen et écroué à Paris

Le "revenant" a été écroué dans la foulée.
Le "revenant" a été écroué dans la foulée. © AFP
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Europe1.fr avec AFP
Un Français détenu en Turquie depuis plusieurs mois a été mis en examen samedi à Paris, soupçonné d'avoir combattu pour un groupe djihadiste en Syrie.

Amar Felouki, un djihadiste présumé parti pour la Syrie en 2013, a été expulsé mercredi par les autorités turques vers la France où il a été mis en examen puis placé en détention provisoire, a appris l'AFP samedi de source judiciaire. Né en 1991, ce Français originaire du nord de la France, était visé depuis 2015 par un mandat d'arrêt décerné par des juges antiterroristes dans le cadre d'une information judiciaire. Il est soupçonné d'avoir combattu dans les rangs du groupe djihadiste Jabhat al-Nosra en Syrie où il s'était rendu courant 2013, selon une source proche du dossier. 

Le "revenant" mis en examen et écroué. Intercepté à l'automne 2017 à la frontière syro-turque, le jeune homme était détenu depuis plusieurs mois en Turquie avant son expulsion mercredi. À son arrivée sur le sol français, le "revenant" a été immédiatement présenté à un magistrat parisien qui lui a notifié sa mise en examen pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", et a été écroué.

Une filière du Nord. Amar Felouki était lié à un groupe de Nordistes impliqués dans une filière djihadiste vers la Syrie, selon la source proche du dossier. L'un d'eux, Lyes Darani, un Franco-Algérien qui avait quitté la France pour la Syrie le 27 juin 2013, était soupçonné d'avoir voulu préparer un attentat à son retour des zones de combat, en août de la même année. La cour d'appel de Paris a confirmé en janvier sa condamnation à une peine de 8 ans d'emprisonnement.

Selon des estimations fournies fin mai à l'AFP par une autre source proche du dossier, 299 djihadistes ont été tués sur le théâtre irako-syrien depuis 2014. Ce chiffre pourrait être toutefois beaucoup plus élevé, les services antiterroristes évaluant à au moins 200 le nombre de décès supplémentaires. 730 adultes et 500 enfants étaient encore sur place d'après un bilan datant de début mars. Il resterait une dizaine de français djihadistes détenus dans les prisons turques, selon la même source.