Centrale de Saint-Avold 1:30
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Louise Sallé, édité par Solène Leroux
Avec la réduction des livraisons de gaz russe en raison de la guerre en Ukraine, certains pays européens rallument leurs centrales à charbon. Une dizaine de nations se donnent la possibilité de réactiver leurs centrales, fermées pour raisons écologiques, en cas de fortes tensions sur le gaz.

Gaz, fioul, électricité... La facture augmente, en raison de l'invasion russe en Ukraine. Le mois dernier, Moscou a réduit ses livraisons de gaz de 60% à travers le pipeline Nord Stream 1. Conséquence : des pays de l'Union européenne rallument, tour à tour, des centrales à charbon. Pour éviter les coupures et anticiper l'hiver prochain, de plus en plus de nations de l'UE, parmi lesquelles la France, l'Allemagne, l'Autriche, les Pays-Bas et l'Italie, relancent leurs centrales à charbon. Avec forcément un impact sur le climat. En effet, de nombreuses centrales étaient fermées pour des raisons écologiques.

Saint-Avold relancée ?

Le charbon émet deux fois plus de CO2 que le gaz et rejette beaucoup de particules fines qui dégradent la qualité de l'air. En France, on pourrait ainsi mobiliser la centrale à charbon Saint-Avold, 500 mégawatts de capacité. C'est moins, évidemment, que l'Allemagne, qui prévoit cinq gigawatts, soit 1.000 mégawatts, sachant qu'un quart de son électricité dépend déjà du charbon.

L'Autriche, sortie de cette énergie l'année dernière, s'apprête à remettre en marche une centrale. De leur côté, les Pays-Bas vont augmenter leurs capacités de production sur leur dernier site, qu'ils avaient prévu de fermer en 2029.

Priorité à la sécurité énergétique

Malgré tous ces revirements, l'Union européenne maintient sa volonté d'en finir avec le charbon d'ici huit ans. Si elle y renonçait, elle pourrait mettre son "paquet climat" à la poubelle car, pour respecter ce qui a été fixé en termes de réduction d'émissions de CO2, plus aucune centrale ou presque ne doit fonctionner en 2030.

En Europe de l'Est, on remet déjà en cause cet objectif. La République tchèque, qui avait pourtant un rythme soutenu de fermetures de centrales, a été formelle : priorité à la sécurité énergétique plutôt qu'à la transition écologique.