Les élus de Bagnolet réclament l'implantation d'un commissariat de plein exercice (photo d'illustration). 1:24
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Propos recueillis par Caroline Philippe, édité par O.G. avec AFP , modifié à
Les violences se multiplient dans le quartier de la Capsulerie, gangrené par le deal de cannabis. Une dizaine de CRS y ont été déployés en renforts cette semaine. 

À quelques stations de métro de Paris, un quartier entier est gangrené par le deal. À la Capsulerie, sur la commune de Bagnolet, une dizaine de CRS ont été déployés en renforts cette semaine, après une flambée de violences. Mais, jugeant que cela est toujours insuffisant, le maire et le député de la circonscription réclament encore des renforts policiers. 

Un système de deal bien rodé.  Dans le quartier, le trafic de cannabis, implanté de longue date, continue d'exploser : des rabatteurs prennent en charge les clients dès la sortie du métro, les guidant jusqu'à la cité où il sont invités à payer puis attendre "la marchandise" au pied d'une tour. Un système bien rodé, qui attire des clients de toute la région parisienne, issus de tous les milieux sociaux. Cette hausse du trafic s'accompagne d'une vague de violences : trois hommes connus de la police ont été blessés par balles à la Capsulerie en un mois. Plusieurs voitures ont également été incendiées.

"On a eu un pic de violence depuis la nuit du 9 au 10 avril. Il y a eu des rafales sur des cafés, sur des murs d'immeubles. Une dizaine de voitures incendiées et 4 blessés légers en tout", explique au micro d'Europe 1 le maire (PS) de la commune Tony Di Martino. "Il y a des gens qui vivent ici il faut que les pouvoirs publics soient en capacité de les rassurer. Ils sont au milieu du trafic et ça crée une certaine psychose dans le quartier, ils se sentent parfois abandonnés".  

Une "situation de violence". Vendredi, Tony Di Martino, et le député Alexis Corbière (FI) ont été reçus par le préfet de Seine-Saint-Denis pour évoquer la situation. Les deux hommes ont demandé davantage d'effectifs pour garantir l'ordre, ainsi qu'un commissariat de plein exercice, ouvert en permanence dans le quartier. Contactée, la préfecture dit avoir pris en compte la "situation de violence" et assure qu'une présence policière renforcée sera maintenue "jusqu'à nouvel ordre".

"Des policiers supplémentaires il n'y en a pas, c'est quelque chose qui est assez marquant comme appel au secours", ajoute Tony Di Martino. "On demande des moyens supplémentaires, on a reformulé notre demande de création d'un commissariat de plein exercice à Bagnolet. La situation est connue mais il faut de véritables réponses sur le long terme. Et pour l'instant ces réponses on ne les a pas".