Depuis le 6 mars, plusieurs dizaines d'étudiants et de militants occupaient l'université Le Mirail. 1:38
  • Copié
avec AFP et Benjamin Peter , modifié à
"C'est une  bonne chose", a estimé l'administrateur du site, qui espère notamment "une reprise des activités". 

L'université des sciences humaines Le Mirail à Toulouse, bloquée depuis le 6 mars par des étudiants protestant contre la réforme gouvernementale sur l'accès à l'université, a été évacuée par des dizaines de CRS, mercredi vers 4 heures. 

"Dans le calme". "Les forces de l'ordre sont arrivées et ont pu évacuer les personnes sans usage d'équipements techniques", a expliqué Frédéric Rose, le directeur de cabinet du préfet, au micro d'Europe 1. Aucune interpellation n'a été faite, "ce qui montre que les choses se sont passées dans le calme", a-t-il précisé.

Il a aussi indiqué à la presse sur place qu'une "enquête pour dégradations" allait être diligentée. Le tribunal administratif de Toulouse, saisi par le syndicat UNI et quatre étudiants, avait ordonné cette évacuation. Depuis le 6 mars, plusieurs dizaines d'étudiants et de militants occupaient à tour de rôle deux bâtiments de l'université Jean-Jaurès ex-Le Mirail, dont ils avaient bloqué les accès avec des chaises et une chaîne. 

180 policiers. Trois compagnies de CRS, soit quelque 180 policiers, sont intervenues en 45 minutes sur le site universitaire. Plusieurs de leurs camions ont débarqué vers 4 heures du matin aux abords de l'université, survolée par un hélicoptère pendant l'évacuation. L'entrée principale donnant accès au bâtiment de l'Arche, l'autre bâtiment occupé, a été très vite bloqué par un cordon de CRS, casqués et équipés de boucliers.

"Ils ont tout cassé". Selon les étudiants, il y a quelques blessés légers dans leurs rangs. Guillaume, étudiant en lettres qui était à l'intérieur quand l'évacuation a commencé, a expliqué au micro d'Europe 1 qu'ils étaient "tous accrochés les uns aux autres de façon pacifique". Les CRS "ont cassé tout ce qu'ils pouvaient et ils ont mis des coups de pieds dans les tables et les chaises qui bloquaient, ils ont commencé à nous détacher un à un et à nous déplacer, ceux qui refusaient recevaient parfois des coups du bout de la matraque dans les côtes", a relaté le jeune homme. Une autre étudiante a rapporté que les CRS les "ont poussé", les ont parfois "tiré violemment", les ont "encerclé" avant des "les matraquer".

Une AG à la mi-journée. Les étudiants sont sortis par groupes, encadrés par des CRS, frappant dans leurs mains, et scandant "libérez nos camarades" ou encore "Et l'université, elle est à qui ? elle est à nous !". Ils ont été ensuite repoussés à une quarantaine de mètres de l'entrée. La préfecture a indiqué que "les identités des personnes sur place" avaient été relevées et que les enquêteurs tenteraient "d'identifier les éventuels auteurs des dégradations". Après l'évacuation, l'université était toujours fermée administrativement. Des barrières ont été installées devant les entrées et un important dispositif de sécurité était toujours sur place mercredi matin. Les étudiants, eux, comptent bien poursuivre leur mobilisation, une assemblée générale est prévue à la mi-journée à la gare dans un local prêté par l'intersyndicale des cheminots.

Des examens à partir du 11 juin ? Pour l'administrateur de l'université, Richard Laganier, il n'y avait pas d'autres solutions : "j'avais noué le dialogue avec celles et ceux qui étaient mobilisés dans le cadre du comité de mobilisation, les choses n’avançaient pas beaucoup et donc, l'ordonnance (du tribunal administratif de Toulouse, ndlr), forcément, a conduit aujourd'hui à un déblocage". "C'est une bonne chose évidemment pour nous puisque ça va nous permettre de remettre en ordre l'établissement et d'aller, je l'espère, vers une reprise d'activité", a expliqué le responsable au micro d'Europe 1. Au programme notamment figure la première session d'examen, repoussée au 11 juin. 

 

Trois blessés dont deux policiers. Quelques heures plus tard, la préfecture de Haute-Garonne a indiqué que deux policiers et un individu ont été blessés par l'explosion d'une grenade de désencerclement, rapporte France 3 Occitanie. Le dispositif a explosé sur la tenue de l'un des policiers alors qu'il interpellait un individu qui venait de dégrader une caméra de surveillance du métro toulousain, après l'évacuation de l'université.