Tir de LBD : l'État condamné à verser près de 50.000 euros à un supporter éborgné en 2012

Photo d'illustration. Florent Castineira est aujourd'hui très mobilisé au sein d'une "assemblée des blessés" qui dispense des conseils aux "gilets jaunes" victimes de tirs de LBD 40.
Photo d'illustration. Florent Castineira est aujourd'hui très mobilisé au sein d'une "assemblée des blessés" qui dispense des conseils aux "gilets jaunes" victimes de tirs de LBD 40. © Zakaria ABDELKAFI / AFP
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Europe1.fr avec AFP
Florent Castineira a perdu son œil à cause d'un tir de LBD lors d'une opération de maintien de l'ordre le 21 septembre 2012, quelques minutes avant un match de Ligue 1 à Montpellier contre Saint-Etienne.

L'État a été condamné à verser près de 50.000 euros à un supporter du Montpellier Hérault Sport Club, éborgné par un tir de lanceur de balle de défense en 2012, dans un jugement du tribunal administratif de Montpellier dont l'AFP a eu copie mercredi. 

Près de 50.000 euros à verser. Selon ce jugement daté du 19 mars, l'État est condamné à verser 47.700 euros à Florent Castineira, dit "Casti", supporter du MHSC, au titre des "préjudices imputables" à "l'intervention des forces de l'ordre lors de la journée du 21 septembre 2012". L'État doit également verser 1.500 euros au titre des frais de justice engagés par le supporter. Pour le calcul de l'indemnisation des préjudices, le tribunal précise avoir tenu compte du fait que le supporter avait déjà reçu 15.000 euros en mai 2015 du fond de garantie des victimes d'actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI). L'État est également condamné à rembourser cette somme au FGTI.

 

L'État "civilement responsable". Sur le plan pénal, un juge d'instruction avait clos le dossier en 2017 par un non-lieu et aucune poursuite n'avait donc été engagée contre le policier auteur du tir qui a privé le supporter de l'usage de son œil droit. Mais en octobre 2018, le tribunal administratif de Montpellier avait estimé que l'État était "civilement responsable" des blessures du supporter appartenant au groupe ultra "La Butte Paillade", survenues dans le cadre d'une opération de maintien de l'ordre le 21 septembre 2012, quelques minutes avant un match de Ligue 1 à Montpellier contre Saint-Etienne. Florent Castineira a toujours assuré avoir ce jour-là été assis à proximité du stade, dans le quartier Paillade-Mosson, lorsqu'il avait été blessé par la police qui prenait en chasse un homme qui s'était réfugié dans la foule.

En février dernier, lors d'une audience consacrée au montant de l'indemnisation du préjudice, l'avocat de la victime, Etienne Noël, avait réclamé près de 140.000 euros pour son client tandis que le rapporteur public avait fixé le montant à 60.000 euros.

La CEDH interpellée. "Casti" est très mobilisé au sein d'une "assemblée des blessés" qui dispense des conseils aux "gilets jaunes" victimes de tirs de LBD 40 et au sein du collectif "Désarmons-les" qui milite contre les "violences d'État". Le supporter a également déposé une requête devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).