Sid Ahmed Ghlam aurait téléphoné en prison : "C'est tout le système pénitentiaire qu'il faut mettre à plat"

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avec Simon Ruben
D'après Jean-François Forget, secrétaire général de l'UFAP-UNSA, le personnel pénitentiaire ne peut pas être tenu pour seul responsable des failles de sécurité en prison.

"On donne toujours la responsabilité au système au personnel pénitentiaire", a déploré Jean-François Forget, secrétaire général de l'UFAP-UNSA, au micro d'Europe 1, samedi. "Ils ne font que subir et appliquer avec les modestes moyens qu'on leur attribuent", a poursuivi le délégué, au lendemain des révélations du Figaro selon lesquelles Sid Ahmed Ghlam, soupçonné d'avoir planifié un attentat à Villejuif et d'avoir tué Aurélie Châtelain, en 2015, possédait un téléphone portable dans sa cellule de Fresnes. L'homme y aurait passé des "milliers" de coup de téléphone et obtenu des informations sur des individus impliqués dans les attentats du 13 novembre.

Toute une chaîne à améliorer. "Les dispositions de son incarcération sont rendues par le juge d'instruction. C'était à lui d'exiger beaucoup plus de dispositions que ça", a assuré Jean-François Forget. "Il ne l'a pas fait. Et même quand il le font, ils ne prennent pas l'assurance de la mise en pratique et des possibilités de le faire vraiment", a-t-il appuyé. Pour le secrétaire général, "c'est tout le système pénitentiaire qu'il faut remettre à plat."

L'exemple du Canada. Jean-François Forget estime que la France pourrait s'inspirer d'autres systèmes : "Certains pays comme le Canada ont déjà toutes ces dispositions depuis très longtemps. Et nos amis Belges (...) ont, aussi, sans que ça soit parfait, des dispositions de garde et de gestion beaucoup plus sécurisées que ce que nous avons aujourd'hui", assure-t-il. "Nous, on n'a aucun moyen au sein de l'administration pénitentiaire et à disposition des personnels pour garder ces détenus dangereux et rendre une sécurité la plus optimale possible."