Tariq Ramadan : des responsables musulmans réclament sa libération

L'islamologue suisse est mis en examen pour viols.
L'islamologue suisse est mis en examen pour viols. © MEHDI FEDOUACH / AFP
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avec AFP , modifié à
Deux recteurs de mosquées appellent à la "libération immédiate" de l'islamologue Tariq Ramadan en raison de son état de santé et de la "présomption d’innocence". 

Le recteur de la Grande mosquée de Lyon Kamel Kabtane et son homologue de Villeurbanne Azzedine Gaci réclament mercredi la "libération immédiate" de Tariq Ramadan en raison de son état de santé, à la veille d'une décision sur sa détention. Dans un communiqué commun, les deux recteurs estiment l'islamologue suisse "victime d'un lynchage médiatico-politique où les convictions personnelles et les rancœurs prennent souvent le pas sur la sacro-sainte présomption d'innocence à laquelle on ne songe pas un instant".

"Une justice à double vitesse". "Le régime d'exception et la sévérité appliquée à cet intellectuel de renom, reconnu et respecté au sein des musulmans de France, alimente sans cesse le sentiment d'une justice à double vitesse et nourrit l'idée selon laquelle Tariq Ramadan est plus jugé pour ses idées et ses engagements que pour les faits qui lui sont reprochés, et sur lesquels la justice doit pouvoir travailler en toute sérénité", écrivent Kamel Kabtane et Azzedine Gaci. "Loin de toute autre considération, c'est au nom de cet esprit de justice sereine et apaisée que nous demandons sa libération immédiate en raison de la dégradation de son état de santé", ajoutent les deux recteurs.

Il souffre de deux pathologies. Après trois mois d'enquête préliminaire, Tariq Ramadan a été mis en examen pour viols le 2 février à Paris et placé en détention provisoire, une situation qu'il conteste en invoquant notamment son état de santé. Il affirme souffrir de deux pathologies dont une sclérose en plaques. La cour d'appel de Paris doit statuer jeudi sur sa demande de remise en liberté, après qu'une expertise médicale a conclu qu'il pouvait rester en prison en questionnant le diagnostic de ces maladies.