Suivez en direct le défilé syndical du 1er mai

A Paris, policiers et manifestants s'affrontent.
A Paris, policiers et manifestants s'affrontent. © ALAIN JOCARD / AFP
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Le 1er mai syndical était dirigé cette année contre la loi Travail, dans un climat tendu après deux mois de contestation et de manifestations émaillées de violence.

Le 1er mai syndical, qui a vu CGT et FO défiler côte à côte pour la première fois en sept ans, était dirigé cette année contre la loi Travail. Dimanche, le cortège parisien a rassemblé 70.000 manifestants, selon la CGT, entre 16.000 et 17.000 pour la Préfecture. Dans toute la France, ils étaient 84.000 à avoir battu le pavé, selon le ministère de l'Intérieur.

À Paris, certains manifestants se sont confrontés aux CRS tout au long de la journée. Dix personnes ont été interpellées dans la capitale. "Deux personnes ont été blessées légèrement", a également précisé le préfet Michel Cadot dans la soirée. Bernard Cazeneuve a annoncé peu avant 22h qu'il y avait eu 18 interpellations au total en France. 

Les informations à retenir :

  • Les cortèges ont rassemblé 84.000 manifestants dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur.
  • Le cortège parisien a été émaillé par des affrontements, deux blessés et dix interpellations. 
  • En province, la mobilisation est restée relativement modérée.
  • 18 interpellations sont tout de même à dénombrer dans toute la France. 

Tensions à Paris. Plusieurs milliers de manifestants parisiens sont partis à 15h de la place de la Bastille direction la place de la Nation. Les secrétaires généraux Philippe Martinez (CGT) et Jean-Claude Mailly (FO) ont cheminé côte à côte pour réclamer "le progrès social et le retrait de la loi travail". Les leaders de FSU, Solidaires et des organisations étudiantes (Unef) et lycéennes (UNL et FIDL) étaient aussi présents. 

Vers 15h30, la tension est montée d'un cran dans le cortège. Des grenades assourdissantes et du gaz lacrymogène ont été utilisés par les forces de l'ordre, qui ont également été la cible d'insultes et de projectiles (dont un feu d'artifice et une jante de voiture). "Tout le monde déteste la police", scandaient-certains manifestants. Des CRS ont même été encerclés par des manifestants, avenue Daumesnil. Une scène dont a été témoin notre journaliste sur place :

Dix interpellations et deux blessés à Paris. Vers 17h, le cortège était coupé en deux : les CRS ont séparé les plus violents des manifestants pacifiques. L'ensemble du cortège était à l'arrêt vers Nation, saucissonné par les forces de police. Du côté des "anarchistes", certains s'amusaient, criant aux forces de l'ordre : "rendez-vous, vous êtes cernés !" Après trois-quarts d'heure d'arrêt du cortège, les CRS ont laissé passer tous les manifestants, qui ont fini de rejoindre la place de la Nation vers 19h. De nouveaux incidents ont alors éclaté. Les témoins sur place décrivent "des nuages de gaz lacrymogène". La place a ensuite été évacuée avec force, avec notamment l'intervention (musclée) de policiers en civil.

Bilan : dix personnes ont été interpellées, dont neuf pour jets de projectiles sur les forces de l'ordre place de la Nation. "Deux personnes ont été blessées légèrement : un manifestant a été touché à la jambe et un CRS a reçu un projectile au niveau de la mâchoire", a également précisé le préfet Michel Cadot.

Une ou plusieurs interpellations à Marseille. A Marseille, entre 2.000 et 3.000 personnes ont défilé, dimanche matin, rapporte le quotidien La Provence. Le quotidien indique par ailleurs qu'une personne a été interpellée, peu après 10h sur le Vieux-Port, alors qu'elle était en possession de fumigènes. Selon Solidaires en revanche, la police a procédé à cinq interpellations, immédiatement suivies de placements en garde à vue. Vers 13h30, les manifestants se sont rendus devant le commissariat de Noailles pour exiger la libération de leurs camarades. Au total, Bernard Cazeneuve a annoncé dans la soirée 18 interpellations sur toute la France, sans donner plus de détails. 

Un cinéma envahi à Rennes. A Rennes, 3.500 personnes ont pris part au cortège, selon les syndicats, rapporte France Bleu Armorique. Pour exprimer leur colère, des jeunes ont repeint en rouge la passerelle près de laquelle un étudiant de 20 ans a été grièvement blessé à l’œil - dont il a perdu l'usage - jeudi. "Police mutile", ont inscrit ces jeunes manifestants en lettres capitales. 

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Une photo publiée par Léna (@lafeeelliot) le

En fin de rassemblement, environ 300 manifestants ont envahi le cinéma Gaumont. Tous les clients du cinéma ont dû être évacués après le déclenchement de l'alarme incendie. Après un peu plus d'une heure d'occupation et une assemblée générale dans le hall du cinéma, avec de nombreux étudiants, mais aussi des intermittents du spectacle parmi les occupants, les manifestants ont quitté les lieux, laissant quelques tags sur les murs. Quelques fauteuils ou canapés ont aussi été emportés pour être installés sur la place Charles-de-Gaulle où se déroule depuis plusieurs semaines la Nuit Debout de Rennes.

Les autres rassemblements globalement calmes. A Nantes, Ouest-France cite des sources syndicales qui évoquent 5.000 manifestants. A Lyon, seulement 1.500 manifestants ont pris part au défilé, selon un décompte du Progrès. Une participation similaire aux précédents 1er mai, en plein mouvement de contestation de la loi Travail. A Lille, la mobilisation est en hausse par rapport aux années précédentes, note La Voix du Nord. Le rassemblement atteint un millier de personnes. A Bordeaux, entre 2.000 et 3.500 personnes ont manifesté, selon les chiffres communiqués par la police et les syndicats.

L'année dernière, le 1er mai avait réuni plusieurs dizaines de milliers de manifestants (110.000, selon la CGT, 76.000 selon la police) un peu partout en France, dont 9.000 à 12.000 à Paris.