Hôpital Georges-Pompidou : enquête pour harcèlement moral après le suicide d'un médecin

Une enquête préliminaire a été ouverte pour harcèlement moral.
Une enquête préliminaire a été ouverte pour harcèlement moral. © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Une enquête préliminaire a été ouverte pour harcèlement moral après le suicide, le 17 décembre dernier, d'un médecin à l'hôpital Georges-Pompidou de Paris. Suicide d'un médecin à Georges-Pompidou : une enquête ouverte

Le parquet de Paris a ouvert mercredi une enquête préliminaire pour harcèlement moral après le suicide sur son lieu de travail d'un cardiologue de l'hôpital parisien Georges-Pompidou. Ce médecin s'était défenestré le 17 décembre en fin d'après-midi. Après avoir porté plainte, sa veuve a été entendue mardi, selon une source proche de l'enquête. Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne de la PJ parisienne, a précisé la source judiciaire.

"Risque suicidaire". Dans une lettre rendue publique, un chef de service de psychiatrie, le Pr Bernard Granger, avait interpellé le directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch. Pour ce membre de la Commission médicale d'établissement "la complexité d'un acte suicidaire sur le lieu de travail" ne doit pas être "un prétexte pour occulter la façon dont ce collègue a été objectivement maltraité". Le Pr Granger faisait notamment état d'un mail envoyé par un confrère du cardiologue il y a plus d'un an et resté sans réponse. Selon lui, il mettait en garde contre le "risque suicidaire" de ce médecin, qui s'est jeté jeudi dernier par une fenêtre de l'hôpital Pompidou. 

Harcèlement moral. Le cardiologue affirmait dans son mail que la maltraitance venait "de ses pairs et de l'administration". Il ajoutait : "ces médecins et vos subordonnés auront des comptes à rendre. Vous aussi sans doute." "Le devoir du directeur général est de protéger ses personnels, et sauf à vous rendre complice de cette maltraitance, il vous appartient de prendre les décisions qui s'imposent pour préserver ceux qui se plaignent d'en être victimes", poursuivait-il, évoquant des "luttes claniques" au sein de l'hôpital Pompidou.

Commission en janvier et février. Un CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) extraordinaire s'était tenu après le suicide en présence de Martin Hirsch, qui avait annoncé "la saisine" de la commission d'analyse des suicides. Le directeur général de l'AP-HP avait ensuite adressé un courrier au personnel leur annonçant, entre autres, le lancement d'une autre commission, composée de trois personnalités "extérieures à l'hôpital, pour procéder à une mise à plat des sujets conflictuels dans l'établissement, des problématiques mal résolues, de tous les éléments de contexte d'un hôpital qui a connu plusieurs crises au cours des dernières années". Leur mission se déroulera en janvier et février.