Séverine s’inquiète pour son fils handicapé qui vit seul dans des conditions insalubres

  • Copié
Léa Beaudufe-Hamelin , modifié à
Atteint d’un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité et un trouble du comportement, le fils de Séverine vit seul. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Séverine exprime son inquiétude pour son fils qui, se laissant aller, vit dans des conditions insalubres et ne prend pas son traitement.
TÉMOIGNAGE

Le fils de Séverine est atteint d’un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et un trouble du comportement. Cela devenait difficile pour eux de vivre ensemble, alors son fils s’est installé dans un appartement à 15 kilomètres de la maison familiale. Séverine s’inquiète pour son fils qui, se laissant aller, vit dans des conditions insalubres et ne prend pas ses médicaments. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Séverine confie à Olivier Delacroix son inquiétude pour son fils.

"Je m’inquiète pour l’avenir de mon fils, qui a eu 21 ans aujourd’hui. C’est un enfant que j’ai toujours porté à bout de bras. Ce n’était plus supportable de vivre ensemble. Nous avons pris la décision commune qu’il ait un appartement. Ça s’est dégradé parce que je n’étais pas là pour le stimuler tous les jours. Mon fils a un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et un trouble du comportement. C’est-à-dire qu’il a des symptômes de plusieurs maladies, mais qu’il n’a pas une maladie connue.

" Il a toujours eu des amis imaginaires "

Dès deux ans, il a vu une psychomotricienne. À six ans, il a été diagnostiqué TDAH. Le trouble du comportement a été diagnostiqué plus tard. Très rapidement, les professionnels ont voulu le mettre dans des cases où il n’avait pas sa place. Il a une intelligence au-dessus de la moyenne. Il a suivi une scolarité normale en n’apprenant jamais rien, juste en suivant les cours. Son problème a toujours été relationnel. Il a toujours eu des amis imaginaires.

Il ne faut pas déranger sa routine, sinon ça le perturbe. Il a un gros problème de laisser-aller. Je l’ai toujours senti et le psychiatre le dit. Certes, il est handicapé. Pour certaines choses, ce n’est pas de sa faute. Mais il n’a pas la volonté de se retrousser les manches. Il habite à 15 kilomètres de chez nous. Cela devenait difficile de vivre ensemble parce qu’il prend énormément d’espace. Il aime qu’on s’occupe de lui. Mais j’ai deux autres filles.

" Il n’est pas dans le monde réel "

Si on lui demande ce qu’il veut faire dans la vie, il répond youtubeur. Il a créé sa chaîne YouTube. Il a 225 abonnés et fait des lives régulièrement. Il dit que ça fonctionne. Il n’est pas dans le monde réel. Moi qui suis mère de trois enfants et qui ai toujours travaillé, je ne pouvais pas voir un gamin couché dans son lit à 16 heures avec son ordinateur et des paquets de chips. Ça me mettait dans une colère. J’ai cru que j’allais devenir folle. Ce n’est pas possible de vivre comme ça.

Tous les deux mois, il voit un psychiatre. Le psychiatre a peu d’espoir qu’il reste tout seul chez lui. Il voudrait le mettre en foyer. Moi, je sais qu’il ne sera pas heureux en foyer. Le problème c’est qu’il se met en danger. Il ne prend pas toujours ses médicaments. Il a un gros traitement. Dès qu’il ne le prend pas, ça s’entend au téléphone. On dirait un feu d’artifice.

 

Il vit dans l’incurie. La dernière fois que je suis entrée dans son appartement, j’ai vomi. J’élève des labradors. Je lui ai confié une chienne, mais il ne la sortait pas. Il y avait des excréments partout. On lui a fait des courses, il ne les a pas rangées et elles ont pourri. Je ne peux pas le laisser comme ça. J’ai créé mes enfants et je me dois de les assister jusqu’à ma mort. Moi, ça ne me gêne pas qu’il ne soit pas comme tout le monde, mais là ça touche à sa santé."