Seine-et-Marne : une mosquée fermée sous l'état d'urgence réinvestie, la mairie bloque l'accès

Depuis l'été, des musulmans continuaient à prier sous des tentes, sur un terrain appartenant à l'État.
Depuis l'été, des musulmans continuaient à prier sous des tentes, sur un terrain appartenant à l'État. © AFP
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avec AFP , modifié à
La mairie de Lagny-sur-Marne a fait installer jeudi des grilles devant la mosquée de la ville, fermée après les attentats de novembre 2015 en raison de sa "radicalité".

La mairie de Lagny-sur-Marne, en Seine-et-Marne, a bloqué jeudi l'accès à la mosquée de la ville, fermée dans le cadre de l'état d'urgence en raison de sa "radicalité" et réinvestie depuis lundi par une vingtaine de musulmans, a-t-on appris auprès du directeur de cabinet.

La mairie fait installer des grilles. "Nous avons constaté que des gens s'y réunissaient de nouveau. La mairie a pris un arrêté d'interdiction de pénétrer pour des raisons de sécurité et fait installer des grilles ce matin", a expliqué à l'AFP Pierre Tebaldini. La mosquée de Lagny, présentée par le gouvernement comme un "foyer d'idéologie radicale", avait été la première fermée en France après les attentats de novembre 2015. L'association qui gérait le lieu, installé dans des préfabriqués sur un terrain appartenant a la mairie, avait été dissoute dans la foulée, une mesure inédite en France, selon les autorités. En juin, trois de ses fidèles avaient été mis en examen dans une enquête sur une filière de recrutement pour le djihad en Syrie.

Évacuation des tentes où des musulmans priaient. Depuis l'été, des musulmans continuaient à prier sous des tentes, sur un terrain appartenant à l'État. Au mois d'août, ces tentes avaient été la cible de cocktails Molotov. Lundi, la mairie a évacué les tentes de ce terrain, dont elle était devenue propriétaire. Depuis la fermeture du lieu de culte voilà deux ans, la municipalité UDI en appelle à l'État pour "empêcher" les prières de rue. En décembre 2016, le ministère de l'Intérieur lui avait recommandé de "mettre un local à disposition" des musulmans.

"Un no man's land juridique". "Nous sommes dans un no man's land juridique : l'arrêté préfectoral de fermeture pris sous l'état d'urgence n'a plus cours et les bâtiments appartiennent toujours à l'association qui a été dissoute", s'agace le directeur de cabinet de cette commune tranquille de 21.000 habitants, voisine de Disneyland. Au moment de la fermeture de la mosquée, vingt-deux interdictions de sortie du territoire et neuf assignations à résidence d'"individus radicalisés" avaient été prononcées.