Sécurité routière : les radars embarqués bientôt privatisés

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NM , modifié à
À partir de 2017, des voitures-radars gérées par des sociétés privées circuleront en France.

Aujourd'hui, 319 voitures équipées de flash embarqués circulent en France. A leur bord opèrent des policiers ou des gendarmes. Mais cette situation pourrait changer. L'Etat envisage en effet de sous-traiter cette activité à des entreprises privées à partir de janvier prochain. L'association 40 millions d'automobilistes dénonce une décision scandaleuse.

Des sociétés agréées. A partir de 2017, des voitures banalisées équipées de caméras infrarouge et appartenant à des sociétés privées pourront flasher sans que l'automobiliste s'en rende compte. Des tests seront effectués dès l'automne dans une région pour le moment inconnue, puis, l'Etat fera un appel d'offre. Les sociétés sélectionnées seront agréées afin de détecter les infractions au code de la route.

Des flash "à tout-va". Pour l'association 40 millions d'automobilistes, cette privatisation des radars est scandaleuse. "Les radars ne peuvent pas être gérés par des sociétés privées dont l'objectif est la réalisation de bénéfices et qui flasheront à tout-va", dénonce auprès du Parisien son président Pierre Chasseray. Et l'association d'avancer les résultats d'un sondage qui condamne d'avance la mesure. Selon une enquête Harris Interactive commandée par ces soins, 83% des Français désapprouvent en effet cette privatisation. 40 millions d'automobilistes a aussi décidé de lancer une pétition afin de dénoncer ces futures voitures-radars.

Les voitures actuelles peu utilisées. L'Etat, pour sa part, calme les esprits. Pour Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la Sécurité routière, "la rétribution de ces prestataires agréés ne dépendra pas du nombre d'amendes". Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, elle, approuve la décision de l'Etat dans les colonnes du quotidien. Etant donné que les voitures-radars actuelles ne circulent en moyenne qu'une heure par jour, "nous avons été les premiers à réclamer cette mesure de sous-traitance", explique-t-elle.