«Sans, je ne serai plus producteur» : l'initiative «C'est qui le patron ?», un modèle à suivre pour les agriculteurs ?

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Jean-Luc Boujon / Crédits photo : Nicolas Guyonnet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Quelques jours après la fin des blocages des agriculteurs pour protester contre leur faible rémunération, les clients sont invités à assumer leur part pour sauver l'agriculture française. Pour y arriver, des initiatives voient le jour comme la marque "C'est qui le patron ?!" qui rémunère mieux les éleveurs laitiers.

Mieux regarder les étiquettes, privilégier les produits locaux... En rayon, les consommateurs sont en première ligne pour mieux rémunérer les agriculteurs français. Parmi les pistes à privilégier : acheter des marques qui rémunèrent mieux les agriculteurs, à l'instar de la marque "C'est qui le patron ?!", qui, depuis sept ans, propose les fameuses briques de lait bleues qu'on voit au supermarché, mais aussi du beurre, du chocolat, des œufs, du jus de pomme.

Un lait rémunéré au prix juste

Cette marque a changé la vie de nombreux éleveurs laitiers, comme Stéphane, éleveur de vaches Montbéliard depuis 2005. Mais tout aurait pu s'arrêter il y a sept ans, lorsque les prix du lait étaient au plus bas. "On était entre 20 et 22 centimes le litre, sachant que le coût de production était aux alentours à l'époque de 35 centimes", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Chaque jour qui passe, ce sont des dettes qui deviennent de plus en plus importantes et le trou se creuse. J'arrivais au bout du bout", poursuit l'agriculteur. 

C'est alors que sa coopérative lui propose l'opération "C'est qui le patron ?!", un lait rémunéré au juste prix en échange du respect d'un cahier des charges établi par des consommateurs comme Christine. "On vérifie qu'il n'y a pas d'OGM et la qualité du fourrage. Donc ce sont des animaux qui sont bien nourris, ce sont des animaux qui vont pâturer", explique-t-elle. 

Une opération qui a changé la vie de Stéphane

Et cela permet à Stéphane d'avoir une juste rémunération qui change tout en permettant "de payer mes factures, ensuite de me tirer un salaire. Et puis de me payer au moins une semaine de vacances par an et d'investir dans l'avenir, comme je l'ai fait avec ce bâtiment". 

"Aujourd'hui, s'il n'y a pas eu "C'est qui le patron ?!", je pense que je ne serai plus producteur du tout", conclut-il. Aujourd'hui, Stéphane touche 54 centimes par litre de lait. Les consommateurs, eux, payent leur brique bleue 1,27 euro. C'est un prix un peu plus élevé que la moyenne, mais la marque de lait est aujourd'hui la plus vendue de France et permet de faire vivre 3.000 familles d'agriculteurs.