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C.P.
Un rapport remis à Valls lundi préconise de verser le RSA dès l'âge de 18 ans au lieu de 25 ans. Sur Europe 1, Stéphane Carcillo, professeur associé au département d’économie de Sciences Po a émis quelques réserves.
INTERVIEW

"Une mesure utile si..."Rendre le RSA accessible dès l’âge de 18 ans, voici la grande mesure proposée dans un rapport remis à Manuel Valls lundi. Objectif : limiter la grande précarité des plus jeunes car le taux de pauvreté est beaucoup plus élevé chez les 18-25 ans que pour les autres catégories. Une mesure qui "serait utile socialement si elle permettait de réduire le taux de pauvreté des jeunes sans les 'désinciter' à retrouver un emploi rapidement", a expliqué sur Europe 1 Stéphane Carcillo, professeur associé au département d’économie de Sciences Po.

"Générer de l'assistanat". Selon lui, "le risque quand on prend ce genre de mesures, c'est de générer de l’assistanat auprès des jeunes". "Il y a une étude qui a été menée sur ce sujet et on ne voit pas d’effet du RSA sur le taux d’emploi des jeunes", a-t-il ajouté avant de préciser qu’on voit seulement l'effet du RSA "sur les jeunes qui n’ont aucun diplôme, car pour eux, les perspectives d’emploi sont en général de très mauvaise qualité donc l’assistance sociale peut être intéressante".

Dans ces circonstances, Stéphane Carcillo imagine que l’extension du RSA "pourrait donc réduire la pauvreté". Et ce RSA jeunes existe d'ailleurs déjà dans d’autres pays européens. "La France est le seul pays de l’OCDE avec le Luxembourg à avoir un minima social qui est interdit aux jeunes", a détaillé de professeur d'économie. 

"Assurer de la cohérence". Même si une telle mesure coûterait à l’Etat quatre milliards d’euros par an selon le rapport, pour Stéphane Carcillo, "cela montre qu'il existe des marges d’amélioration sur les minimas sociaux qui peuvent être réalisées pour faire des économies". Le Royaume-Uni peut servir d'exemple. "Il a créé il y a un peu moins de trois ans un système unique qui regroupe toutes les prestations sociales et même s'ils n’ont toujours pas terminé leur chantier et que cela leur coûte très cher, cette mesure est très utile pour s’assurer de la cohérence de l'ensemble des aides pour réduire la pauvreté", a affirmé Stéphane Carcillo.