Qui sont les "No Borders" qui aident les migrants à Calais ?

Les forces de l'ordre à Calais, 1280x640
Depuis quelques jours, les forces de l'ordre font face à une montée de la violence, dans la jungle de Calais. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
  • Copié
Kevin Thuilliez avec VDM , modifié à
SOLIDARITÉ - Depuis plusieurs jours, ces militants altermondialistes participeraient aux côtés des migrants aux violences contre les forces de l'ordre.  

Le déploiement des forces de l'ordre reste considérable dans le secteur de la "jungle de Calais" après plusieurs nuits de violences. Aucun débordement n'a été constaté ces dernières heures mais le gouvernement accuse l'association radicale "No border" ("sans frontière", ndlr) d'attiser les tensions entre les milliers de migrants présents sur place et les forces de l'ordre. Europe 1 a rencontré certains de ces militants.

Beaucoup moins nombreux que l'affirment les autorités. Selon les informations qu'Europe 1 a pu recueillir, la plupart de ces activistes sont Français. Ils sont originaires de la région, et même de Calais. Ils sont aux côtés des migrants depuis le démantèlement de la première "jungle" en 2009. Parmi eux, Arnaud, cheveux blonds, barbe épaisse et pantalon large. Ce Calaisien d'une trentaine d'années est en colère. Il affirme qu'il n'y a pas plusieurs dizaines de "No Borders" sur le camp, comme l'affirme Fabienne Buccio, la préfète du Pas-de-Calais. Six ou sept, tout au plus.

Entendu sur europe1 :
On est les parfaits boucs émissaires pour l'Etat

Ce militant dénonce la manipulation du gouvernement. Pour Arnaud, lui et ses camarades n'ont rien à voir avec la montée de la violence des derniers jours. "On est balaises, à trois pelés et un tondu réussir à manipuler 6.000 personnes, bravo, belle performance ! C'est de la connerie monumentale", s'emporte-t-il au micro d'Europe 1. "Je pense qu'ils avaient besoin d'un bouc émissaire pour trouver une explication à la situation. L'Etat ne veut pas reconnaître sa responsabilité".

Migrants-des-altermondialistes-attisent-les-tensions-a-Calais

"Frontière = souffrance". S'ils sont souvent considérés comme des extrémistes de gauche, les "No Borders" ne se réclament d'aucun parti politique. Ils militent pour l'ouverture des frontières et cherchent depuis quelques temps le soutien des migrants dans leur combat. "La frontière n'a rien à faire là", déplore Arnaud. "Frontière = souffrance. Ce sont des situations de misère qui créent la violence. Une frontière, c'est violent. Il y a des morts. Il n'y en a jamais eu autant à Calais".

Le gouvernement continue d'affirmer que les "No Borders" participent activement à la montée de la violence. Les forces de l'ordre les surveillent de très près et ont pour objectif d'interpeller les leaders de ce mouvement.