Des peines de 7 à 14 ans de prison ont été requises lundi à l'encontre des trois accusés présents dans le box. 1:24
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Océane Théard, avec AFP , modifié à
Des peines de 7 à 14 ans de prison ont été requises lundi à l'encontre des trois accusés présents dans le box au procès de l'assassinat du père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray, l'accusation estimant que leur "culpabilité" était "parfaitement établie".

Des peines de 7 à 14 ans de prison ont été requises lundi à l'encontre des trois accusés présents dans le box au procès de l'assassinat du père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray, l'accusation estimant que leur "culpabilité" était "parfaitement établie". En l'absence des auteurs du meurtre du père Hamel le 26 juillet 2016, deux jihadistes de 19 ans abattus par la police, la cour d'assises spéciale de Paris juge depuis le 14 février ces trois membres de leur entourage familial ou téléphonique pour "association de malfaiteurs terroriste". Ils encourent jusqu'à trente ans de réclusion cirminelle.

Les deux avocates générales ont par ailleurs demandé "la peine maximale", soit la réclusion à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, à l'encontre du propagandiste de l'organisation Etat islamique Rachid Kassim, "instigateur incontestable de cet attentat", présumé mort en Irak en 2017.

14 ans réclamés à l'encontre de Jean-Philippe Jean-Louis

La peine la plus lourde pour les accusés présents dans le box, "14 ans de réclusion criminelle, assortie d'une période de sûreté des deux tiers", a été réclamée à l'encontre de Jean-Philippe Jean Louis, le plus jeune des accusés (25 ans), pour avoir été le "porte-voix de l'idéologie mortifère" de l'EI sur la messagerie cryptée Telegram, avoir été un "facilitateur de départs vers la Syrie" et avoir lui-même tenté de s'y rendre en compagnie d'Abdel-Malik Petitjean, l'un des assassins du père Hamel.

Il est également demandé pour lui "un suivi socio-judiciaire d'une durée de 5 ans" comportant une obligation de travail, une obligation de soins et l'"interdiction de tout contact avec toute personne prévenue ou condamnée pour une infraction de nature terroriste ou se trouvant sur une zone de jihad armé". L'accusation a ensuite requis "9 ans d'emprisonnement avec une peine de sûreté des deux tiers" et les mêmes obligations socio-judiciaires pour Farid Khelil, 36 ans, cousin d'Abdel-Malik Petitjean.

Le verdict attendu mercredi

"Il a été lui-même engagé idéologiquement et il porte une responsabilité accablante dans le parcours jihadiste de son cousin qu'il a galvanisé", a estimé l'une des avocates générales, Saliha Hand-Ouali. Décrit comme "manipulateur" et "affabulateur", l'accusation estime qu'il a bien formé le projet de "rallier la zone irako-syrienne" avec son cousin et Jean-Philippe Jean Louis, qu'il a accueilli Abdel-Malik Petitjean chez lui quelques semaines avant l'attentat "dans un contexte de partage de convictions idéologiques" et qu'au vu de ses messages sur Telegram évoquant un passage à l'acte violent, "il y a de quoi, sans l'ombre d'un doute, caractériser la dangerosité de l'intéressé".

Une peine plus légère, de "sept ans d'emprisonnement", a été demandée pour Yassine Sebaihia, 27 ans, vu comme "l'apprenti jihadiste, pas assez mûr pour passer à l'action lui-même, mais en adhésion totale". Le jeune homme s'était rendu chez Adel Kermiche, le second jihadiste, deux jours avant les faits, selon lui pour suivre des cours de religion, avant de repartir dès le lendemain matin. Kermiche avait lui aussi été abattu lors de l'assaut des forces de l'ordre. Le verdict est prévu mercredi.