Procès du Carlton de Lille : l'appartement "discret" de DSK

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Marie-Laure Combes, envoyée spéciale à Lille , modifié à
EN DIRECT - DSK est interrogé jeudi matin sur des parties fines organisées dans son appartement parisien de l'avenue d'Iéna.

• LE CONTEXTE

C'est la dernière ligne droite pour DSK. L'ancien patron du FMI est encore entendu jeudi matin, aux côtés de ses co-prévenus, sur l'organisation de parties fines dans son appartement de l'avenue d'Iéna, à Paris. C'est notamment cet élément qui a poussé les juges d'instruction à renvoyer DSK devant le tribunal correctionnel, malgré la demande de non-lieu du parquet.

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• LES PERSONNAGES

Cinq personnes doivent être interrogées jusqu'à jeudi.

- Dominique Strauss-Kahn

- David Roquet

- Fabrice Paszkowski

- Jean-Christophe Lagarde

- Virginie Dufour

• LES TEMPS FORTS

Le moment d'humanité. On en a fini avec l'examen des faits qui concernent DSK. Le tribunal entend désormais le délégué régional du mouvement Le Nid qui vient en aide aux prostituées. Un long témoignage d'un vieux monsieur qui explique "le sentiment de honte global des parties civiles qu'il accompagne" depuis le début du procès. "J'ai l'impression de ne servir à rien et elles me disent que je suis indispensable". Sur le banc des prévenus, David Roquet, Fabrice Paszkowski, Dominique Strauss-Kahn et Dodo la Saumure, toujours présents, n'ont pas l'air touchés par ces paroles et s'agitent sur leurs chaises. Ce n'est pas le cas de Me Leclerc, l'un des avocats de DSK. Il s'avance à la barre, et la voix étranglée par l'émotion, le "remercie pour ce moment d'humanité dans un moment glauque. Merci pour ce que vous êtes, ce que vous faites".

Pas d'autre question. A 10h50, soit 1h20 après le début de l'audience de la matinée, le président du tribunal indique qu'il n'a plus d'autre question à poser à DSK. Les deux éléments examinés, les textos entre DSK et Paszkowski ainsi que l'appartement de la rue d'Iéna, sont pourtant les principaux arguments qu'on retenu les juges d'instruction pour renvoyer DSK devant le tribunal correctionnel.

L'appartement rue d'Iéna. "On vise l'article 225-10 qui consiste à mettre des locaux privés à disposition d'une prostituée", explique le président à titre liminaire. "Ces locaux, c'est l'appartement rue d'Iéna. Il a fallu faire des recherches pour s'apercevoir que vous êtes le locataire final de l'appartement. Le bail n'est pas à votre nom, mais au nom d'un monsieur que personne ne voit jamais rue d'Iéna", note-t-il à l'attention de DSK. "La question, c'est pourquoi cacher cette location ?" "Vous l'avez présenté en 2 min 30, ça ne mérite pas plus", lance DSK. "Je suis un homme politique marié, j'avais besoin d'un endroit pour recevoir des hommes politiques en toute discrétion ou des femmes pour des relations privées. J'ai demandé à un ami de mettre le bail à son nom. Je ne veux pas, parce que je suis marié, qu'on sache que j'ai un appart à mon nom donc je le fais louer par un copain. C'est aussi simple que cela, ça prend 5 minutes", répond DSK. Dans cet appartement, se déroulaient "des soirées libertines", "mais je ne les ai pas organisées", affirme encore DSK.

La fin des rencontres. Le président note que Fabrice Paszkowski n'organise plus de soirée après l'arrestation de DSK à New York, en mai 2011. "Vu notre état psychologique, non. Ca a été un choc", affirme Fabrice Paszkowski. "On organisait des soirées sans lui, mais plus beaucoup vu qu'il était le cadeau des soirées".

Les SMS. Le tribunal examine 37 textos échangés entre DSK et son amir Fabrice Paszkowski. On note le vocabulaire pas toujours flatteur à l'égard des filles dont il est question : "matériel", "candidature", "dossier"... "Un langage peu châtié que je regrette", pour Paszkowski. "Le mot matériel est utilisé 1 fois, on en fait tout un plat. Je regrette ce vocabulaire de corps de garde. Quand je dis matériel, c'est pour dire de venir avec qui il veut", s'irrite de son côté Dominique Strauss-Kahn, visiblement agacé à la barre jeudi matin.

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