Alexandre Benalla 1:38
  • Copié
Marion Dubreuil , modifié à
Depuis le début de son procès, Alexandre Benalla explique qu’il a agi dans le respect du code de procédure pénale, le 1er mai 2018. Vendredi, il a été confronté aux deux jeunes gens qu’ils a appréhendés, surnommé depuis "le couple de la Contrescarpe".

"Je n’ai fait que mon devoir de citoyen" : c'est ainsi que s'est plusieurs fois défendu, à son procès, Alexandre Benalla, poursuivi pour violences et immixtion sans titre dans l’exercice d’une mission publique pour l'affaire de la Contrescarpe, le 1er mai 2018. Vendredi, pour la première fois, l'ancien collaborateur de l'Élysée a été confronté au jeune couple qu'il a appréhendé il y a près de trois ans et demi, en marge des manifestations qui avaient lieu ce jour-là. Et face à lui, Georgios Delikaris, l'un de ces deux jeunes adultes, a maintenu ses accusations.

"Ça m'a coupé le souffle"

L’ex-chargé de mission de l'Élysée a bien frappé ce jeune homme au visage et au thorax sur la place du 5e arrondissement de Paris. "Ça m’a coupé le souffle", confie-t-il. "J’ai commencé à vomir et j’ai eu peur."

Mais c’est surtout aux images qu’Alexandre Benalla a été confronté ce vendredi. Quatre vidéos avec différents angles pour décortiquer chacun de ses gestes sur Georgios Delikaris. Premier arrêt sur image : "C’est quoi, ça, comme technique ?", demande le juge. "Je l’agrippe par le coude gauche", explique Alexandre Benalla, "et je le retiens au niveau du menton". "Si on ne connaît pas, on peut croire à un étranglement", estime le magistrat. "C’est juste une clé de contrôle", assure le prévenu, "car monsieur était très nerveux et alcoolisé".

"Si j’avais voulu frapper, il y aurait eu des traces"

À un mètre seulement, sur le banc des parties civiles, Georgios Delikaris hoche la tête, tandis que sa compagne soupire. Nouvel arrêt sur image : "Et là, vous faites quoi ?", demande le juge. "Je suis déséquilibré, j'essaie de l’enjamber pour ne pas lui faire mal mais ce n’est pas très réussi. Je peux mimer", propose Alexandre Benalla. Il ajoute : "Je fais 110 kilos. Si j’avais voulu frapper, il y aurait eu des traces, plus que quelques égratignures constatées quatre mois après." Le procès se poursuit jusqu'au 1er octobre.