Prières de rue à Clichy en 2017 : les organisateurs condamnés

L'association voulait protester contre son expulsion d'une salle de prière du centre-ville.
L'association voulait protester contre son expulsion d'une salle de prière du centre-ville. © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP
En 2017, l'Union des associations musulmanes de Clichy avait organisé des prières de rue pour protester contre son expulsion d'une salle de prière du centre-ville. 

Une association musulmane et son président, qui avaient organisé à Clichy-la-Garenne en 2017 des prières de rue pour protester après leur expulsion du centre-ville, ont été condamnés mardi à des amendes et des dommages et intérêts pour organisation de manifestation sans déclaration.

L'Union des associations musulmanes de Clichy (UAMC), qui réclame un lieu de culte en centre-ville après en avoir été expulsé en mars 2017, et son président Mohand Kazed étaient poursuivis par le maire LR Rémi Muzeau devant le tribunal correctionnel de Nanterre.

L'UAMC avait organisé une série de prières de rue tous les vendredis de mars à décembre 2017 en signe de protestation.

L'association condamnée à 5.000 euros d'amende. Au total, a rappelé la présidente, 34 prières avaient eu lieu, bloquant partiellement la circulation sur un boulevard et entraînant diverses perturbations de l'ordre public, selon la mairie. L'association a argué avoir fait une déclaration préalable en préfecture pour que ces manifestations soient autorisées, mais son avocat, Me Arié Alimi, a reconnu qu'elle n'avait pas été faite dans les temps.

Le tribunal a reconnu l'association et son président coupables et condamné la première à 5.000 euros d'amende, le second à la même amende avec sursis. Les prévenus sont en outre condamnés solidairement, à verser à la ville 17.000 euros de dommages et intérêts (500 euros par prière de rue) pour le préjudice subi.

Le président de l'UAMC va faire appel. Le maire a estimé le jugement rendu "tout à fait logique" et précisé vouloir remettre les sommes octroyées par le tribunal aux associations musulmanes de sa commune. Me Alimi, qui plaidait la relaxe, a indiqué son intention de faire appel.

La tension entre la mairie et l'association avait connu son paroxysme le 10 novembre 2017, le maire ayant organisé une manifestation d'élus très médiatisée. Ceux-ci avaient interrompu dans une bousculade la prière des fidèles.