Dans 49% des cas, les personnes éligibles à des aides sociales ignorent qu'elles le sont, dévoile Le Parisien mardi citant un sondage réalisé par le cabinet Adjuvance*.
Une méconnaissance des aides. Et parmi celles qui connaissent les aides auxquelles elles ont droit, 16% y renoncent, dissuadées par la complexité administrative pour les obtenir. Quant à ceux qui ont recours à une aide à domicile, 16% ne réclament pas le paiement du reste à leur charge car le coût est encore trop élevé. Par exemple, 44% des seniors ne connaissent pas l'Allocation personnalisée d'Autonomie (APA) qui leur permet d'avoir recours à une aide ménagère.
Une opacité voulue. Pour le directeur général d'Adessadomicile, qui a commandé l'enquête, cette lourdeur administrative est voulue. "Cette opacité permet de faire des économies énormes. Nos dispositifs peu visibles, complexes et dissuasifs organisent l'inégalité d'accès aux droits", dénonce-t-il, ajoutant que "les caisses départementales d'allocations familiales ne connaissent même par les aides existantes". Par ailleurs, la complexité existe également à leur niveau puisque chacune des 102 CAF définit librement ses actions en termes d'aides sociales, précise Le Parisien.
Une détection et une information obligatoires. Pour pallier cette méconnaissance du public, Adessadomicile va demander une détection et une information obligatoire des personnes éligibles à ces aides, dans une lettre adressée à la ministre de la Santé et des Solidarités. Car cette absence de recours à ses droits, si elle fait économiser jusqu'à cinq milliards d'euros à l'État, précarise les plus fragiles.
*Réalisé auprès de 1.577 personnes par le cabinet Adjuvance, expert en sociologie, pour le compte d'Adessadomicile, qui fédère 350 structures d'aide à la personne.