Les riverains de la porte de la Villette sont en colère après l'évacuation des toxicomanes 1:50
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Caroline Baudry édité par Solène Delinger
Après la porte de la Chapelle, la place Stalingrad, les jardins d'Eole et la rue Riquet dans le 19e arrondissement, les consommateurs de crack ont été évacués porte de la Villette. Les riverains ont confié leur colère et leur inquiétude au micro de Caroline Baudry pour Europe 1. 
REPORTAGE

Une énième colline du crack va-t-elle voir le jour porte de la Villette ? C'est ce que craignent les riverains après l'évacuation de 130 toxicomanes du quartier des jardins d'Eole, à Paris, vers la porte de la Villette, à la lisière de Pantin. Ils ont témoigné de leur colère et de leur inquiétude au micro de Caroline Baudry pour Europe 1. Reportage. 

"C'est juste déplacer le problème"

À la demande de Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, les consommateurs de crack ont été évacués par bus vendredi 24 septembre des rues Riquet et Aubervilliers, dans le 19e arrondissement de Paris et déposés deux kilomètres plus loin, porte de la Villette. Ils se sont installés dans un square, qui longe le périphérique. Un espace vert fréquenté par les riverains qui accélèrent désormais le pas quand ils passent devant le jardin. Certains déambulent, sous l'emprise du crack et interpellent les passants. Comme Camille, qui vit à seulement 400 mètres de là. "C'est juste déplacer le problème", s'insurge-t-elle. "Ça va seulement empirer la situation. Cette évacuation s'est faite au dernier moment et tout le monde a été surpris et choqué du geste", confie-t-elle. 

"On rajoute de la misère à la misère"

Ce geste, c'est l'arrivée surprise du campement et la construction de ce mur, vendredi 24 septembre, sur ordre de la préfecture de police. Il bouche un petit tunnel qui relie Paris et Pantin pour éviter, en vain, que les drogués ne se dispersent. Ni les élus locaux ni la population de Seine-Saint-Denis n'a été concertée. Pour Dominique, porte parole d'un collectif de riverains, c'est un mépris envers le département le plus pauvre de France métropolitaine. 

"Ce que l'on regrette, c'est qu'on rajoute de la misère à la misère et de l'insécurité à l'insécurité. Et ce que l'on regrette aussi, c'est que l'on ne prenne pas en charge ces personnes qui sont des personnes malades, addictes à la drogue la plus dure qui existe. Notre quartier est un quartier riche de diversité. Pourquoi on nous méprise? Pourquoi on ne vous donne pas les moyens?", demande-t-elle. Une dizaine de collectifs du nord-est parisien appelle à manifester samedi prochain. Ils demandent une prise en charge pérenne de ces toxicomanes.