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Pour Vincent Neymon, porte-parole adjoint de la Conférence des évêques de France, "il faut éviter toute polémique stérile".
INTERVIEW

"Le cardinal André Vingt-Trois ne porte aucun jugement sur les déviances. Il note le silence des élites sur les déviances". Jeudi midi, sur Europe 1, Vincent Neymon, le porte-parole adjoint de la Conférence des évêques de France a tenté d'apaiser la polémique qui monte depuis mercredi soir. 

Lors de son homélie, en hommage au père Jacques Hamel, tué dans son église de Saint-Etienne-de-Rouvray, l'archevêque de Paris, André Vingt-Trois a discouru sur les valeurs de la France et déclaré: "Silence des élites devant les déviances des mœurs et la légalisation des déviances". Cette phrase a ensuite été publiée sur Twitter, avant que le dit tweet ne soit supprimé. Des twittos indignés y ont vu une allusion, jugée particulièrement déplacée vu la circonstance, au mariage homosexuel, dont le cardinal Vingt-Trois a été l'un des opposants les plus actifs au sein de l'épiscopat avant l'adoption de la loi Taubira en 2013.

"Il faut éviter ces polémiques". Interrogé sur Europe 1, Vincent Neymon, lui s'étonne de la polémique : "pourquoi se focalise-t-on sur cette phrase?". Mais alors pourquoi le tweet a-t-il été supprimé ? "Car il faut éviter toutes ces polémiques stériles et vaines", assure Vincent Neymon.

"C'est l'endroit". Selon lui, "le cardinal note que notre société, qui est aujourd'hui en panne de projets, et qui refuse de regarder la vérité en face, est de plus en plus dans le repli et le silence."Le dire lors d'une homélie, après la mort du père Jacques Hamel, est ainsi, selon ses dires, justifié : "C'est l'endroit, car si l'on ne va pas un jour ou l'autre trouver une tribune pour expliquer où la société est en panne, on aura beau développer tous les discours sur la sécurité ou les vaines polémiques qui servent d'autres intérêts que ceux de la société, nous ne trouverons pas la solution".

"Le rôle de l'église (...) c'est bien d'affirmer à temps et à contre temps ce qu'elle voit pour la société" conclut le porte-parole adjoint de la Conférence des évêques de France.