Père-fille : pourquoi une relation si particulière ?

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Image d'illustration. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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Pour Didier Lauru, invité dans Il n'y en a pas deux comme elle mercredi, "le père a un rôle essentiel" dans l'épanouissement de sa fille.

D'où vient cette relation si particulière père-fille ? "Avec mon père c'est plus la rigolade, j'ai des rapports plus simples avec lui", explique par exemple une jeune femme au micro d'Europe 1. Invité dansIl n'y en a pas deux comme elle mercredi, Didier Lauru, psychiatre et auteur de Père-Fille, Une Histoire De Regard est revenu sur le lien particulier qui existe entre un père et sa fille. 

Le père valide la capacité d'une petite fille à devenir femme. Seuls 14% des pères déclarent élever leurs enfants comme leur père les a élevés. Un père sur deux s'inspire en effet de sa mère pour élever ses enfants. Et si les "les petites filles s'identifient, copient, imitent leur mère du côté du féminin, la validation de la capacité d'une petite fille à devenir femme c'est le père qui va l'apporter", avance le psychiatre. "Il va dire à cette petite fille 'tu es très jolie, tu es très mignonne, tu es intelligente, tu peux réussir tout ce que tu veux, tu pourras être heureuse'. C'est lui qui va l'assurer de son amour et en même temps des capacités et des possibilités qu'elle devienne quelqu'un de bien", poursuit-il.

Le complexe d’œdipe. Pour le psychiatre, cette relation vient du complexe d’œdipe, qui se déroule généralement entre trois et six ans. Dans un premier temps "la petite fille va s'attacher à sa mère, comme le garçon, puis elle va renoncer à sa mère parce qu'elle ne lui apporte pas ce dont elle a besoin et ce dont elle a envie (avoir un bébé...)", explique Didier Lauru. "A ce moment-là, elle se retourne vers le père et attend les mêmes choses de lui. Au bout d'un moment, il ne lui donne pas non plus ce qu'elle attend, donc elle va être doublement déçue [par la mère, puis le père] et c'est pour ça que les relations avec la mère sont plus ambivalentes. C'est le résultat d'une double déception", conclut le psychiatre.