Pénurie de conducteurs TER : colère dans le Nord-Pas-de-Calais

© AFP
  • Copié
Julien Diaz avec Lionel Gougelot , modifié à
La SNCF a mal anticipé le nombre de départs à la retraite de ses conducteurs. Résultat : des dizaines de liaisons vont être supprimées dès le mois de mars.

Des centaines de TER vont être supprimés dans les mois qui viennent dans le Notrd-Pas-de-Calais-Picardie. La raison avancée par la SNCF est surprenante : il n'y aurait tout simplement pas assez de conducteurs. Un problème qui viendrait d'un manque d'anticipation de l'entreprise ferroviaire sur les départs à la retraite ou de retards dans les formations. Des problèmes similaires ont été signalés dans les Ardennes et en PACA, parmi les exemples cités par les syndicats à Europe 1. Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, les élus comme les associations de consommateurs sont très en colère : une trentaine de trains, sur les 1.500 liaisons quotidiennes dans la région, sera supprimée en mars-avril. 

Des départs à la retraite avancés et des formations qui se soldent souvent par un échec. Car ce que la SNCF n'avait pas prévu c'est que beaucoup de ses conducteurs sont partis plus tôt à la retraite, quitte à toucher une pension moins élevée compte tenu du nouveau système de décote. Si bien que les mille formations qui étaient prévues l'an dernier sont aujourd'hui insuffisantes, d'autant que selon Jacky Lion, directeur régional de la SNCF, elles se soldent souvent par un échec. "C'est un beau métier conducteur, mais c'est un métier qui comporte de nombreuses contraintes. Ensuite, nous avons une formation qui est assez exigeante et nous avons un taux d'échec plutôt important", explique-t-il au micro d'Europe 1, précisant que ce taux est "un peu plus important que la moyenne nationale" en Nord-Pas-de-Calais-Picardie.

"Gouverner c'est prévoir. Ne rien prévoir, c'est courir à sa perte". Si la SNCF assure que seulement quelques lignes à faible fréquentation seront supprimées jusqu'en avril, la colère monte du côté des voyageurs. "Gouverner c'est prévoir. Ne rien prévoir, c'est courir à sa perte. L'usager depuis des années s'adapte aux retards, aux pannes, aux suppressions de train, à une communication défaillante... Et aujourd'hui, l'usager devrait s'adapter à un mauvais management de la SNCF. Là franchement trop, c'est trop", fustige Gérard Dupagny, président d'une association d'usagers du TER. Une pilule qui passe mal également du coté des élus, le président de la région Xavier Bertrand parle de scandale et attend de pied ferme un rendez-vous avec Guillaume Pépy, le président de la SNCF.