Paris : bientôt un centre d'accueil pour les migrants ?

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Les migrants avant leur évacuation Boulevard de la Chapelle à Paris © AFP
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Après les vagues d'expulsions de migrants dans la capitale, la mairie de Paris, en lien avec les services de l’Etat, pourrait ouvrir un centre d’accueil dans quelques semaines. Une initiative saluée par les associations. 

Alors que les expulsions des migrants à la Chapelle et récemment à la halle Pajol font polémiques, la mairie de Paris a décidé de se saisir du problème en organisant mardi matin une réunion sur le sujet. Une étude sur l’ouverture d’un lieu d’accueil des migrants va être lancée conjointement par la mairie et l’Etat. Les associations saluent l’initiative mais restent vigilantes.

Les deux enjeux du futur lieu d’accueil. Le futur lieu d’accueil aura deux fonctions : informer les migrants de leurs droits notamment parce que beaucoup, ne parlant pas le Français, ne savent même pas qu’ils peuvent déposer leurs demandes d’asile mais aussi mettre à l’abri de manière temporaire les migrants en transit et ceux demandeurs d’asile.

"Un problème complexe". "On est au début du processus de réflexion", explique à Europe 1, Eric Lejoindre, le maire du 18ème arrondissement où se trouvait le campement de La Chapelle. "Il faut essayer de trouver les bonnes solutions à un problème complexe qui est à la fois d’ordre public et humanitaire". L’édile, qui assistait à la réunion de mardi matin, veut à tout prix éviter de voir un campement de masse se reformer à la fois pour des questions sécuritaires et humanitaires mais aussi parce qu’il est ensuite très compliqué de trouver autant de lieux d’hébergement d’un coup.

"Une note d’espoir" pour les associations. Du côté des associations, la réflexion de la mairie de Paris est bien accueillie. "Cela correspond tout à fait à une nécessité, c’est une note d’espoir alors que nous vivons la pire crise humanitaire depuis 60 ans", réagit auprès d'Europe 1, Geneviève Garrigos, la présidente d’Amnesty International. "Il est très important d’accueillir, d’orienter et d’accompagner ces migrants car chaque situation est unique", rappelle-t-elle. "Il y a ceux qui viennent faire leur demande d’asile, d’autres qui ont obtenu leurs demandes ou encore ceux qui sont en situation de transit". Malgré tout, la présidente d’Amnesty International reste vigilante. Elle condamne ainsi fermement "les violences policières" qui ont eu lieu lundi lors de l'expulsion à la halle Pajol : "il doit y avoir des enquêtes sur ces violences policières".

France Terre d’Asile regarde aussi d’un oeil tout à fait favorable l’initiative de la mairie de Paris. "C’est une très bonne initiative, c’est positif. On est enfin dans un changement de perceptions de migrations", salue Pierre Henry, le directeur général de l’association. Mais il reste, malgré tout, prudent : "il faut voir ensuite quel sera le cadre et les moyens alloués à cet endroit. De plus, il faut que les lieux de transit restent des lieux de transit et non pas des endroits où on laisse croupir les gens". "Il faut qu’il y ait des moyens pour que les migrants puissent accéder à l’asile", conclut-il.