Paris : inquiétudes pour les Roms évacués de leur bidonville après un incendie

Un incendie qui a touché mercredi matin un campement situé dans le nord de Paris n'a pas fait de blessés mais a détruit plusieurs cabanes.
Un incendie qui a touché mercredi matin un campement situé dans le nord de Paris n'a pas fait de blessés mais a détruit plusieurs cabanes. © MARTIN BUREAU / AFP
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avec AFP , modifié à
Après l'évacuation d'un bidonville mercredi, précipitée par un incendie, les associations s’inquiètent d'une reprise d'un "cycle de galère" en l'absence de "solutions de logement stables".

Quel avenir pour les Roms de la "petite ceinture" à Paris ? Un incendie s'est déclaré mercredi à l'extrémité d'un campement installé depuis plusieurs mois dans le nord de Paris, sur les rails de l'ancienne voie ferrée circulaire. 70 personnes, dont 28 enfants, ont été hébergés après ce sinistre qui n'a pas fait de blessés. Mais pour les associations, l'opération laisse un goût amer.

"Un certain nombre ont dormi dans les rues". "Les habitants avaient reçu un commandement de quitter les lieux à échéance du 23 février", indique André Feigeles du comité Roms Paris, qui déplore que la police ait profité de cet incendie "pour expulser tout le bidonville en interdisant aux personnes de se réinstaller". La justice avait ordonné l'expulsion des habitants le 18 janvier en leur donnant un mois pour partir. Il y avait, selon André Feigeles "au minimum 200 personnes" sur le camp au moment où le feu s'est déclaré. "Un certain nombre ont dormi dans les rues parce qu'ils n'ont pas pu prendre toutes leurs affaires", ajoute le bénévole, qui redoute de les voir "commencer un cycle de galère atroce".

"Une phase d'errance très compliquée". Ils vont entrer dans "une phase d'errance forcée très compliquée" car "ils vont avoir la police sur le dos pour éviter de se réinstaller ailleurs", redoute Manon Fillonneau, du collectif Romeurope. Du côté de la préfecture de police et de la préfecture d’Île-de-France, on souligne qu'"un accompagnement social adapté a été proposé", notamment aux personnes "prioritaires" (familles, malades...) Pour Malik Salemkour, chargé des questions rom à la LDH, "on aurait pu éviter cela si on avait essayé de travailler en amont". Mais "laisser ces personnes dans des endroits ultra précaires, c'est les mettre en danger", déplore-t-il.

L'État appelé à agir. "Ce sont des conditions de vie difficile en bidonville. Il n'y a pas de point d'eau, pas de chauffage électrique, les gens utilisent des poêles fait maison", rappelle Manon Fillonneau, qui plaide pour "de vraies solutions de logement stable". "À l'État de proposer un peu de dignité", ajoute la responsable de Romeurope, qui vient d'envoyer "20 propositions" aux candidats à la présidentielle pour permettre l'intégration des Roms.