Nouvelle-Calédonie 1:35
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Caroline Baudry , modifié à
Dimanche, les Néo-Calédoniens ont massivement voté "Non" au référendum sur l'indépendance de l'archipel dans un scrutin marqué par une très forte abstention. Une période de transition de 18 mois s'ouvre désormais mais avant cela, la question des inégalités sociales doit être mise sur la table. Car un Calédonien sur cinq vit sous le seuil de pauvreté.
REPORTAGE

Après la victoire du "Non" à l’indépendance en Nouvelle-Calédonie dimanche, les accords de Nouméa (signés en 1998) s’achèvent, alors qu'une période de transition de 18 mois s'ouvre pour repenser les institutions de la Nouvelle-Calédonie. Mais avant cela, un sujet brûlant doit être mis sur la table par le ministre des Outre-mer : les inégalités sociales. En effet, un Calédonien sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Alors que le prix du panier de courses est deux fois plus élevé qu’en métropole, la vie chère est l’une des préoccupations majeures des habitants. Notre envoyée spéciale Caroline Baudry les a rencontrés pour Europe 1.

Une économie de survie

"Qu’ils baissent les prix !". Garé devant une enseigne de supermarchés à bas prix, Marc n’a ni voté, ni même regardé les résultats du référendum. Ce chômeur père de deux enfants résume la pensée de nombreux habitants. "Le oui, le non… Qu’est-ce que ça change vraiment pour nous les Calédoniens ?", s'interroge-t-il. 

La vie est très chère en Nouvelle-Calédonie : le RSA n’existe pas, et le salaire minimum est de 200 euros inférieur à celui de la métropole. Alors les plus démunis se contentent d’une économie de survie, parfois en plein Nouméa. "Des biscottes, du jus pour les gosses…", énumère Jean-Pierre en regardant le contenu d'un des cartons alimentaires qu'une association a déposé pour lui,  pour sa femme et ses trois enfants. La famille vit dans un squat, dans une habitation en bois et en tôle au milieu de la végétation. "Les deux voisins là-haut ont débroussaillé et planté des magnocs, des tarots... Comme en tribu. Ça les aide, on n’a pas beaucoup de moyens ici. Le riz, le sucre, le café : tout ce qui est produit de première nécessité, le seul magasin où l'on peut aller c’est le Leader Price. Les autres supermarchés, c’est trop cher, donc impossibles", affirme-t-il.

"Tous les politiciens dans le même sac"

Ni les trois référendums successifs, ni les politiciens locaux n'ont trouvé de solutions contre la vie chère. De quoi agacer Philippe, originaire d’Ouvéa, l’une des "îles Loyautés", à 200 km de Nouméa. "Ils ne pensent qu’à eux, ils ne pensent pas au peuple. Ils parlent de vie chère et puis ils ne diminuent pas leur salaire à eux. Tous les politiciens, de n’importe quel bord, ils sont tous pareils, dans le même sac", déplore-t-il. 

Une défiance à laquelle est également confrontée le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, alors que ses rencontres avec les responsables calédoniens se poursuivent sur l’archipel.