Nouveau rassemblement d'ambulances contre une réforme qui les "prend en étau"

Plusieurs dizaines d'ambulances se sont rassemblées vendredi matin à Paris.
Plusieurs dizaines d'ambulances se sont rassemblées vendredi matin à Paris. © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Une cinquantaine de véhicules ont stationné vendredi derrière les Invalides. Au cœur de la grogne, une mesure de la loi de financement de la Sécu qui prévoit de nouvelles dispositions pour le recours aux ambulances.

Plusieurs dizaines d'ambulances étaient rassemblées vendredi matin à Paris pour réclamer la suspension d'une réforme du financement des transports sanitaires qui met les petites et moyennes entreprises du secteur "à la merci" des hôpitaux.

Une cinquantaine de véhicules étaient stationnés au lever du jour derrière les Invalides. Les ambulanciers, qui devaient être reçus en fin de matinée au ministère de la Santé, ne bloquaient pas la circulation, contrairement à leurs précédentes actions sur le périphérique parisien début novembre.

Un article du budget de la Sécurité sociale pour 2018 dans le viseur. "On demande la suspension de l'article 80" du budget de la Sécurité sociale pour 2018, a expliqué Rachid Soukhmani, président de l'Association pour la défense des transporteurs sanitaires (ADTS), à l'origine du mouvement.

Cette mesure, entrée en vigueur le 1er octobre, a renversé les règles des transports entre établissements de santé : désormais, hôpitaux et cliniques choisissent leurs ambulances par appel d'offres et en assument directement le coût.

Mais, à la date prévue, "aucun établissement (de santé) n'était préparé" et aujourd'hui certains d'entre eux "sont dans l'illégalité" en exigeant des ristournes sur les transports non concernés par la réforme, affirme Rachid Soukhmani, patron de trois sociétés d'ambulances en Île-de-France.

Les petites et moyennes entreprises du secteur "en danger imminent". "On est à leur merci. C'est soit ça, soit on ne travaille pas", résume-t-il, ajoutant que, sur les 5.500 entreprises du secteur, "80% sont petites ou moyennes" et se retrouvent "en danger imminent".

Dans le même temps, "les grands groupes font du dumping" et acceptent "des remises jusqu'à 40%" sur lesquelles "on ne peut pas s'aligner", ajoute-t-il. "On est pris en étau entre Keolis et Transdev", qui "peuvent se permettre de perdre de l'argent", à l'inverse des "petits ambulanciers endettés, qui ont besoin de travailler pour rembourser leurs emprunts".