Montreuil : la justice reconnaît la dangerosité d'un foyer de travailleurs migrants

L'origine de la bataille juridique entre la mairie de Montreuil et la préfecture remonte à septembre.
L'origine de la bataille juridique entre la mairie de Montreuil et la préfecture remonte à septembre. © AFP
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avec AFP
Mercredi, le tribunal administratif de Paris a reconnu à la municipalité son droit d'interdire l'accès et l'habitation du foyer Bara, à Montreuil, où résidaient entre 250 et 300 travailleurs migrants du fait de sa dangerosité.

La justice a reconnu mercredi la dangerosité d'un foyer de travailleurs migrants à Montreuil en Seine-Saint-Denis, une situation dénoncée par la mairie communiste qui avait décidé de réquisitionner des locaux appartenant à l'Etat pour y reloger ses habitants fin septembre. "Compte tenu de l'urgence de la situation et de la gravité particulière du danger", le tribunal administratif de Paris a reconnu à la municipalité son droit d'interdire l'accès et l'habitation du foyer Bara, où résidaient entre 250 et 300 personnes. 

Le foyer risque "de s'effondrer et de prendre feu à tout moment". Cette décision était contestée par le préfet de Seine-Saint-Denis, qui souhaitait obtenir l'annulation de l'arrêté municipal interdisant l'accès au foyer Bara : le tribunal a rejeté sa requête. Toiture non étanche, murs porteurs fragiles, installation électriques pas aux normes... Le juge administratif estime dans sa décision que le foyer risque "de s'effondrer et de prendre feu à tout moment".

Des modules bientôt installés. "L'urgence est aujourd'hui avérée de reloger tous nos concitoyens, résidents du foyer Bara", s'est félicitée la mairie de Montreuil. Dans la soirée, la préfecture de Seine-Saint-Denis a pris acte de la décision du tribunal administratif. Dans un communiqué, elle a annoncé la future installation de modules sur un terrain réquisitionné par l'Etat afin de permettre "le relogement temporaire des résidents du foyer Bara".

Une bataille juridique. L'origine de la bataille juridique entre la mairie de Montreuil et la préfecture remonte à septembre. Indigné par les conditions de vie dans le foyer Bara, le maire Patrice Bessac avait décidé de reloger ses habitants. Pour cela, il avait réquisitionné 15.000 m2 de bureaux vides - anciennement occupés par l'Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) - appartenant à l'Etat.

Mais cette réquisition avait été jugée illégale par la justice administrative. Le 19 octobre, elle avait ordonné l'évacuation des lieux dans un délai de huit jours. L'expulsion n'a pas eu lieu et avec la trêve hivernale qui débute jeudi, les travailleurs ne pourront pas être délogés avant le 31 mars.