Meurtre au McDo : le principal accusé passe aux aveux à l'ouverture du procès

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Les trois hommes sont accusés de meurtre pour le premier, complicité pour le second et non-assistance à personne en danger pour le troisième (image d'illustration). © Capture d'écran Google Street View
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avec AFP
Le principal accusé dans le meurtre de Samir, tué d'un coup de couteau à 4h30 devant un McDonald's en 2015, a décidé de "dire la vérité" à l'ouverture de l'audience qui se tient jusqu'à vendredi. Il avait toujours nié avoir porté le coup mortel jusque-là.

Une embrouille dans une file d'attente et Samir, un jeune homme sans histoires, meurt poignardé sur le parking du McDonald's de Garges-les-Gonesse : trois ans après, le principal accusé est passé aux aveux mercredi à l'ouverture du procès.

Trois accusés. Trois hommes âgés de 27, 23 et 28 ans comparaissent jusqu'à vendredi devant la cour d'assises du Val-d'Oise pour ce drame qui s'était produit le 30 août 2015 vers 04h30 du matin : le premier pour meurtre, le second pour complicité, le troisième pour non-assistance à personne en danger.

"J'ai menti, je veux dire la vérité". À l'ouverture de l'audience, le principal accusé, qui avait jusqu'ici toujours nié être l'auteur du coup de couteau fatal, est passé aux aveux. "J'ai menti pendant la procédure, mais aujourd'hui je veux dire la vérité", a-t-il dit depuis le box, la mine contrite.

Une "banale dispute" au départ. D'après l'enquête policière, c'est une "banale dispute" qui a mal tourné. Voulant saluer un ami, Samir Kerkar était sorti de sa voiture, passant devant une BMW qui attendait pour récupérer sa commande au guichet du "drive-in". S'imaginant que Samir veut le doubler, le conducteur s'impatiente, faisant vrombir son moteur. "C'est bon, on sait que t'as une belle voiture", aurait alors lancé Samir, d'après son ami présent à ce moment là. Les accusés ont eux incriminé le comportement "agressif" de la victime, qui était sous l'emprise de l'alcool et du cannabis. 

Atteint d'un coup de couteau. Le ton monte, et la BMW quitte le parking. Mais elle revient à peine deux minutes plus tard, comme en témoigne la vidéo-surveillance. Samir Kerkar prend alors la fuite, poursuivi par l'un des passagers de la BMW. Il s'effondre, atteint d'un coup de couteau à l'abdomen, et décède le lendemain.

Une version concertée. Le conducteur de la BMW récupère alors le passager et la voiture disparaît dans la nuit. Des écoutes téléphoniques ont montré que les suspects, dont deux sont cousins, se sont concertés sur la version à donner aux enquêteurs afin de minimiser leur rôle. Le principal accusé, qui a été arrêté environ un mois après les faits, avait déjà été condamné par la justice pour des violences aggravées. 

Trois mois après la mort de Samir, qui venait de décrocher son diplôme de frigoriste, 500 habitants de Sarcelles avaient participé à une marche blanche en sa mémoire, écœurés par cet "acte gratuit".