Mazarine Pingeot
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G.P.
Sur Europe 1, la professeure agrégée de philosophie a évoqué ce qu'elle nomme dans son dernier ouvrage "la dictature de la transparence".
INTERVIEW

Mazarine Pingeot s'attaque au tout-visible et aux images, qui s'affichent partout mais finalement, ne conduisent nulle part. Dans La dictature de la transparence, la professeure agrégée de philosophie fait un constat général de la société : il y a une exigence de transparence, à l'heure où la télévision, les nouvelles technologies et nos sociétés n'ont jamais produit autant d'"images".

"On vit dans une opacité de plus en plus grande". "On n'interroge plus", déplore Mazarine Pingeot dans Europe 1 social club. "Si on a vu des images, on se dit qu'on sait". Comme si la connaissance devait forcément s'associer au visible. "Une image est toujours une forme de construction et un choix", rappelle la normalienne. "On a l'impression de vivre de plus en plus dans la transparence alors qu'à mon sens, on vit dans une opacité de plus en plus grande", s'alarme Mazarine Pingeot.

"On le voit dans le langage courant". Comme preuve de l'idée que "lorsqu'on a vu, on sait", la professeure agrégée de philosophie se tourne du côté de la sémantique. "On le voit dans le langage courant, on emploie souvent des termes de la vision pour dire 'j'ai compris quelque chose'", indique Mazarine Pingeot. "On a un peu troqué l'information au détriment du savoir", estime-t-elle.