Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Chirongui, au sud de la grande île de Mayotte en soutien à l'opération Wuambushu. 1:55
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Wilfried Devillers (à Mayotte) / Crédit photo : PATRICK MEINHARDT / AFP
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées au sud de la grande île de Mayotte en soutien à l'opération Wuambushu, intervention policière qui doit détruire plusieurs bidonvilles et expulser des étrangers en situation irrégulière. Des Mahorais se disent exaspérés par les violences et la délinquance qui gangrènent certains quartiers du département d'Outre-mer.

En pleine opération Wuambushu depuis quatre jours, Mayotte a été le théâtre de nouvelles tensions cette nuit entre jeunes délinquants et forces de l'ordre. Le préfet de police a fait état ce jeudi matin de tentatives d'incendie de véhicules et de bâtiments. En soutien à l'opération des forces de police, plusieurs centaines d'habitants se sont rassemblés à Chirongui, excédées par les délinquants et les clandestins qui minent leur vie quotidienne depuis plusieurs années. À la tribune, les responsables politiques et associatifs se succèdent pour marquer leur soutien, mais surtout demander l'accélération des opérations.

"L'État n'a pas le droit à l'échec"

"Il faut rappeler à l'État ses obligations de sécurité. L'État n'a pas le droit à l'échec parce que la déception est trop grande. Et ce qui peut arriver en cas d'échec, personne ne peut le savoir. Car les Mahorais sont exaspérés", martèle Soula Said Souffou, conseiller départemental du canton de Sada. De l'exaspération et beaucoup de colère face à une situation sécuritaire qui ne cesse de se dégrader. Naima, un drapeau bleu blanc rouge peint sur la joue, craint que cette colère explose.

"C'est là où j'ai peur. Je me dis on l'a déjà signalé plus d'une fois qu'on risque d'aller vers une guerre civile. Et nous, on ne veut pas aller dans ce phénomène là parce que ça va être catastrophique. Mais à un moment donné, si on ne voit pas les résultats d'ici un mois ou deux mois, je pense que s'il le faut, on est prêt à se sacrifier", s'inquiète-t-elle. Si l'heure est pour l'instant à la fête au sein du rassemblement, certains Mahorais menacent de faire justice eux-mêmes si les résultats de Wuambushu se font attendre.