Marseille : les jeunes migrants quittent l'église pour rejoindre leur nouvel abri

Une soixante de migrants avaient passé une nuit dans l'église du Vieux Port à Marseille.
Une soixante de migrants avaient passé une nuit dans l'église du Vieux Port à Marseille. © AFP
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avec AFP , modifié à
Les jeunes migrants ont accepté jeudi soir la proposition du département qui a mis à leur disposition 65 places en hébergement d'urgence. 

Après une dernière nuit passée dans l'église du Vieux Port à Marseille, la soixantaine de jeunes migrants qui dénonçaient le sort des mineurs étrangers isolés ont rejoint vendredi matin l'abri proposé par le département. Balais et seaux à la main, les jeunes migrants, parmi lesquels des adolescents, ont nettoyé la nef de l'église qu'ils occupaient depuis mardi soir, ont constaté des journalistes. Cake, pain, jerricanes de café et de thé entassés dans le fond de l'édifice religieux ont été remballés et ils sont partis avec leurs couvertures vers leur nouvel abri, situé dans un quartier populaire du centre de Marseille.

Des places d'hébergement d'urgence. Les jeunes migrants ont accepté jeudi soir la proposition du département qui a mis à leur disposition 65 places en hébergement d'urgence. Par peur d'être chassés dès le lendemain matin, ils avaient dans un premier temps refusé la proposition du département, chargé légalement d'assurer la prise en charge des mineurs étrangers isolés qui arrivent sur son territoire sans famille. "Nous serons suivis de près, soignés, nourris et accompagnés pour être scolarisés", a assuré Joseph Haba, 16 ans, originaire de Guinée. "Pas très à l'aise et inquiet sur la suite", Joseph prévient toutefois que "la lutte pour faire respecter" leurs droits continue. "Nous avons eu l'assurance que trois repas par jour leur seront livrés, que le lieu sera ouvert 24 heures sur 24 et qu'un accompagnement éducatif sera mis en place", a acquiescé Anne Gautier, membre du Réseau Éducation Sans Frontières (RESF) et du collectif Soutien aux migrants 13.

L'offre d'accueil saturée. Dans les Bouches-du-Rhône, comme ailleurs en France, l'offre d'accueil est saturée, et des dizaines de mineurs sont à la rue, dormant pour beaucoup dans les environs de la gare Saint-Charles, dénoncent les associations. Mercredi la présidente du Conseil départemental Martine Vassal (LR) avait souligné qu'un "effort financier considérable" avait été engagé "avec 20 millions d'euros mobilisés, 60 places d'accueil supplémentaires ouvertes en juillet et la création de 40 nouvelles début 2018.