Marne : le mari de la coiffeuse assassinée condamné à 30 ans

L'avocate générale avait requis la réclusion à perpétuité contre Sylvain Dromard, un menuisier âgé de 52 ans.
L'avocate générale avait requis la réclusion à perpétuité contre Sylvain Dromard, un menuisier âgé de 52 ans. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP , modifié à
Le 15 juillet 2010, une coiffeuse de Saint-Martin-d'Ablois, était retrouvée agonisante dans sa cuisine. Très vite les soupçons s'étaient portés sur le mari de la victime et sa maîtresse.

La cour d'assises de la Marne a condamné à 30 ans de réclusion criminelle, dans la nuit de vendredi à samedi, un mari accusé d'avoir sauvagement assassiné sa femme, tandis que son ex-maîtresse a écopé de 18 ans pour complicité. Les jurés n'ont pas suivi l'avocate générale qui, après cinq jours de procès, avait requis la réclusion à perpétuité contre Sylvain Dromard, un menuisier âgé de 52 ans.

Un meurtre d'"une grande violence". Le 15 juillet 2010, dans un village marnais, sa femme, une coiffeuse de 43 ans, avait été retrouvée agonisante sur le sol de sa cuisine après avoir reçu des coups portés avec "une grande violence" à l'aide d'un objet contondant. Elle était décédée des suites de ses blessures.  "Il n'y a aucun élément matériel dans ce dossier qui prouve sa culpabilité", avait plaidé l'avocat de l'accusé, Me Pierre Lumbroso, réclamant l'acquittement de son client. "M. Dromard était confiant car il est innocent mais la cour n'a pas entendu son message", a-t-il commenté après le verdict, annonçant aussitôt qu'il ferait appel "dès demain matin" samedi.

Une relation adultérine. Le menuisier avait été dénoncé par Murielle Bonin, son ex-maîtresse avec qui il entretenait une relation adultérine passionnelle à l'époque des faits. Pendant le procès, les amants se sont mutuellement accusés du crime. Dans un premier temps, l'accusé avait avancé auprès des enquêteurs l'hypothèse d'un cambriolage qui aurait mal tourné. "Sylvain Dromard a commis l'acte le plus grave, dans des conditions dramatiques, à l'égard de la personne qui partageait sa vie", avait asséné l'avocate générale Déborah Cosson au terme de son réquisitoire.

"Nous sommes en paix". L'ex-maîtresse devrait également faire appel car elle était "dans la terreur et a fait ce que lui demandait de faire son amant", selon son avocat. "Elle est peut-être coupable moralement, mais pas juridiquement, du crime de complicité", a estimé Me Simon Miravete. Jusqu'ici sous contrôle judiciaire, les deux accusés ont rejoint la maison d'arrêt après le verdict, le jury ayant ordonné un mandat de dépôt à leur encontre. "Nous sommes en paix car ils ont été jugés, ont commenté la sœur et le frère de la victime. Ce sera aussi un soulagement pour notre mère qui n'en dort plus depuis six ans".