Marche contre l'homophobie : "La honte va changer de camp"

Ce sont près de quarante associations qui appellent à manifester ce soir Place de la République à Paris, pour dénoncer l'homophobie.
Ce sont près de quarante associations qui appellent à manifester ce soir Place de la République à Paris, pour dénoncer l'homophobie. © PASCAL PAVANI / AFP
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avec Jean-Gabriel Bourgeois , modifié à
Une manifestation doit se tenir dimanche, à Paris, pour dénoncer les agressions homophobes. "On n'en peut plus", lance le président de SOS homophobie sur Europe 1. 

Une quarantaine d'associations appellent à manifester dimanche soir place de la République, à Paris, pour dénoncer l'homophobie. Ces dernières semaines, plusieurs homosexuels ont été victimes d'agressions. La semaine dernière encore, un couple a été pris à partie dans la rue alors qu'ils s'embrassaient, dans le 19ème arrondissement de Paris, et un autre a été agressé dans le 12e arrondissement, à l'arrière d'un VTC. Pour Joël Deumier, le président de l'association SOS homophobie, invité d'Europe 1, la mobilisation de dimanche est importante "car l'homophobie reste ancrée dans notre société".

"On a tous en tête les visages tuméfiés de ces couples". "On constate une forte augmentation des appels sur la ligne d'écoute de SOS homophobie. Il y a eu une libération de la parole des victimes. Les victimes parlent beaucoup plus qu'avant, n'hésitent plus à dire qu'elles en ont assez d'être discriminées, insultées, agressées dans la rue. Il y a des discriminations au travail, du harcèlement à l'école, aussi. On a tous en tête les visages tuméfiés de ces couples, partout en France", dénonce le président de SOS homophobie.

"Combien de milliers de victimes se taisent encore ?" Pour Joël Deumier, il faut se réjouir de cette libération de la parole, mais il ne s'agit pas de relâcher les efforts. Car la tâche est immense. "La libération de la parole sur les réseaux sociaux et ailleurs, elle est salutaire. Elle va inciter les victimes à parler encore plus. La honte va changer de camp", estime-t-il.

Avant de nuancer : "Mais combien de milliers de victimes se taisent encore ? Ce qui est important, c'est que ce dimanche après-midi viennent toutes les personnes qui considèrent que l'homophobie n'a pas sa place dans la République. On n'en peut plus de voir cette homophobie qui persiste et qui est ancrée dans notre société".