Manifestation de près de 300 agents de la région Ile-de-France

Les manifestants réclament le retrait d'un projet de suppression de 30 jours pour événements familiaux, fêtes religieuses et médailles.
Les manifestants réclament le retrait d'un projet de suppression de 30 jours pour événements familiaux, fêtes religieuses et médailles. © AFP
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avec AFP , modifié à
Les agents dénoncent notamment la hausse de leur temps de travail annuel.

Avec un cercueil et une couronne mortuaire "à notre regretté dialogue social", près de 300 agents de la région Ile-de-France ont manifesté jeudi à proximité du siège de la Région, à Paris, dénonçant la dégradation de leurs conditions de travail.

"Le mépris, ça suffit." Sept syndicats (CFDT, CGT, FO, Sud, Unsa, FSU, CFE-CGC) avaient appelé les 1.800 agents de la Région et les 8.000 agents des lycées à une manifestation et à une grève reconductible à partir de jeudi, début de deux journées de séance plénière au conseil régional. Aux cris de "Pécresse démission" et "le mépris, ça suffit", les manifestants ont réclamé le retrait d'un projet d'augmentation du temps de travail et de suppression de 30 jours pour événements familiaux, fêtes religieuses et médailles, qui doit être voté en séance plénière.

 

Hausse de leur temps de travail. Les agents de la Région, qui travaillaient jusque-là 1.568 heures par an, vont désormais devoir travailler 1.607 heures annuelles, selon le nouveau texte, a expliqué Fabrice Delangre, délégué CFDT. C'est "une mise en conformité avec la réglementation sur les 35 heures", a précisé la Région rappelant qu'un audit, mené en avril 2016, s'était déjà interrogé sur la légalité du temps de travail des personnels, "inférieur au minimum de 1.607 heures par an".

"Passés au rouleau compresseur." Cette modification va se traduire par une perte de 5 jours de congés sur un total de 53 jours par an. Mais ce changement ne s'appliquera qu'aux agents du siège, ceux des lycées restant alignés sur les 1.607 heures annuelles, "compte tenu de la pénibilité de leur travail", a précisé la Région. Plus largement, "ça fait un an qu'on est passés au rouleau compresseur", a déclaré Julien Feuille de la CGT, évoquant "les suppressions de postes (50 par an), le non-remplacement des contractuels, les réorganisations, le déménagement du siège à Saint-Ouen", dont la première étape débutera en janvier, et "les futurs open-space".

"Les gens s'en vont, ils fuient la Région, il y a des pots de départ toutes les semaines", mais aussi des "gels de postes. Du coup, les services ne tournent plus, la machine est complètement grippée", a-t-il insisté. "On méprise la Fonction publique. Valérie Pécresse veut transformer la Région en entreprise privée", a déploré Fanny Rousseaux-Mousset, déléguée du personnel CFE-CGC.

Des élus du Front de Gauche, du PS et d'Alternative écologiste et sociale (écologistes et ex-PS) sont allés rencontrer les manifestants. Valérie Pécresse s'est engagée à recevoir une délégation vendredi.