Lycéens arrêtés à Saint-Denis : "C'est très grave", dénoncent leurs parents

Six mineurs ont été mis en examen jeudi, deux jours après des violences dans et aux abords de plusieurs lycées de Saint-Denis.
Six mineurs ont été mis en examen jeudi, deux jours après des violences dans et aux abords de plusieurs lycées de Saint-Denis. © AFP
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Martin Feneau et Marguerite Lefebvre , modifié à
Professeurs et parents se disent indignés après l'arrestation de mineurs scolarisés dans des lycées de Saint-Denis où des heurts ont éclaté mardi.

Six jeunes ont été mis en examen jeudi à Saint Denis pour attroupement, outrage, et rébellion. Ils ont été présentés à un juge après des violences survenues mardi dans plusieurs lycées de Saint-Denis, au nord de Paris. Ce jour-là, après des incidents au sein du lycée Suger, situé dans un quartier réputé difficile, des jeunes s'en étaient pris aux policiers, avaient incendié des poubelles et dégradé du mobilier urbain. Ils avaient aussi commis des dégradations dans un autre lycée et autour d'un troisième établissement. Cinquante-cinq personnes avaient été interpellées pour ces faits. La majorité d'entre elles avaient été relâchées mercredi dans la soirée. 

"Accusés à tort". Pour certains parents et professeurs, leur arrestation est une aberration. "C'est très grave. On va prendre un avocat pour défendre tous ces enfants accusés à tort", assure Nassima, dont le fils a été mis en examen. "C'est la première fois que mon fils met un pied dans un tribunal, il est inconnu des services de police. Le droit de nos enfants a été bafoué".

"Ce sont des jeunes qui rentraient chez eux". Véronique, une enseignante du lycée Suger, est du même avis. Selon elle, des innocents ont été arrêtés et les casseurs courent toujours. "Ce sont des élèves qui réussissent bien. Ce sont des jeunes qui rentraient chez eux, qui ont peut être regardé un peu ce qui se passait, mais c'est normal. La police les attendaient derrière, dans les rues adjacentes pour les arrêter. Ils n'ont pas été arrêtés au moment où ils balançaient des trucs", précise-t-elle.

"On est en colère". "Notre fille est écœurée. Elle se sent abandonnée car tout à coup elle est classifiée dans les casseurs et elle ne s'identifie pas du tout", s'indigne une autre mère de famille dont la fille est scolarisée au lycée Suger. "On est en colère contre le commissariat, on est en colère contre la procureure qui a pris cette décision. On lui a écrit pour qu'elle justifie cette décision qui est totalement disproportionnée. Des gamins qui sortent d'un lycée n'ont pas tous à se faire embarquer", ajoute-t-elle.