L'UFC-Que choisir interpelle le gouvernement face à "l'aggravation de la fracture sanitaire"

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Image d'illustration. © JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Selon l'association de consommateurs, l'accès à un médecin généraliste s'est dégradé depuis 2012 pour "plus d'un quart de la population".

"La fracture sanitaire se creuse !", s'indigne UFC-Que choisir, qui publie mercredi une étude sur l'accès aux soins de ville et les dépassements d'honoraires. L'association de consommateurs a de nouveau passé au crible l'accès géographique et financier à quatre spécialités (généralistes, pédiatres, ophtalmologistes et gynécologues) dans les communes françaises. Elle a comparé ces nouveaux résultats avec ceux de sa première étude effectuée en 2012.

L'accès à un généraliste s'est "dégradé". Entre 2012 et 2016, l'accès à un médecin généraliste à moins de 30 minutes du domicile "s'est dégradé pour plus du quart de la population" (14,6 millions de personne), relève UFC-Que Choisir. Le constat est encore plus préoccupant concernant l'accès à un spécialiste à moins de 45 minutes. En quatre ans, l'accès à un ophtalmologiste a diminué pour 38% des Français, à un pédiatre pour 40%, et à un gynécologue pour 59%.

Le secteur 1 recule. La situation se dégrade encore plus vite si on prend en compte l'accès à des spécialistes ne pratiquant pas de dépassements d'honoraires (en secteur 1).  Au tarif de la Sécurité sociale, l'offre a reculé pour plus de la moitié des usagers, quelle que soit la spécialité étudiée (hors généralistes). 80 % de la population vit dans une zone déficitaire en gynécologues et en ophtalmologistes de secteur 1, souligne l'étude. En effet, toujours plus de médecins facturent des dépassements d'honoraires comparé à 2012 : 60% des gynécologues contre 56%, 56% des ophtalmologistes contre 54%, 37% des pédiatres contre 32%.

Les proposition d'UFC. Pour l'association de consommateurs, ces chiffres démontrent "le dispendieux échec" du contrat d'accès aux soins (CAS) destiné à réguler les dépassements d'honoraires qui "attire trop peu de médecins", estime-t-elle. Facultatif, le CAS engage les médecins à ne pas augmenter le taux moyen de leurs dépassements d'honoraires, et à ne pas diminuer la part des actes effectués sans dépassement, en échange d'avantages (prise en charge des cotisations sociales par l'Assurance maladie, revalorisation de certains tarifs...). UFC-Que Choisir propose donc de "fermer" l'accès au secteur 2 (honoraires libres) et à ne laisser aux nouveaux installés que le choix entre le secteur 1 (tarif Sécu), sur lequel les aides publiques seraient recentrées, et le CAS. Elle souhaite également soumettre l'installation des médecins libéraux dans des zones déjà surdotées à certaines conditions.