Loup Bureau : "des signes concrets que sa libération approche"

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A.H. , modifié à
Alors qu'Emmanuel Macron a fait part de sa "préoccupation" au président Erdogan, au sujet de l'incarcération du journaliste Loup Bureau, son père, invité d'Europe 1 mercredi, garde l'espoir d'une libération proche.
INTERVIEW

"Pour la première fois depuis quatre jours, on a des nouvelles positives". Loïc Bureau, père de Loup Bureau, journaliste français incarcéré en Turquie depuis trois semaines, a l'espoir d'une issue proche. Mardi, Emmanuel Macron s'est entretenu au téléphone avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, et lui a fait part de sa "préoccupation". "Le dialogue de négociation est commencé entre la France et la Turquie", se satisfait Loïc Bureau, invité de la matinale d'Europe 1 mercredi.

"La libération de mon fils approche". "Pour la première fois, on a des signes concrets que les choses avancent, que la libération de mon fils approche et qu'un processus est en marche", souligne Loïc Bureau. Loup Bureau, qui a notamment collaboré avec les chaînes TV5 Monde et Arte, et le site Slate, a été interpellé fin juillet à la frontière entre l'Irak et la Turquie, après que des photos le montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG (un mouvement considéré comme une organisation "terroriste" par Ankara) ont été trouvées en sa possession.

"Il avait l'air atteint". Depuis, les informations arrivent au compte-goutte. "Je n'avais pas eu de nouvelles directes de mon fils depuis son incarcération le 1er août, après une semaine de garde à vue", indique Loïc Bureau. Enfin, au lendemain de la visite consulaire, samedi, le père a reçu un coup de téléphone de son fils. C'est la soeur du journaliste qui a décroché, et elle n'a pas reconnu sa voix. "Il ne m'a pas dit qu'il était en train de craquer. Mais si au téléphone ma fille n'a pas reconnu sa voix, c'est qu'elle était très faible. Lui qui a un ton très enjoué, là il était plutôt atone. Il avait l'air tout de même atteint", avance Loïc Bureau.

"Isolement mental". "Le problème, c'est l'isolement mental, le fait de passer des jours dans une cellule, sans aucun livre, aucun moyen de distraction ou d'évasion mentale. Il m'a dit qu'il n'osait pas parler aux autres détenus", rapporte le père. "Il était très inquiet. Pour nous, pour ses grands-parents, pour sa petite-amie. Il s'inquiétait de comment on allait faire pour payer les frais de justice, et aussi de l'image qu'il avait donnée en France avec cette histoire…"

Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan ont convenu de s'entretenir à nouveau au sujet de la libération du journaliste française "la semaine prochaine".