La cour d'un lycée parisien 1:24
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Eve Roger avec GM
Depuis le début de la mobilisation contre la loi Travail, les élèves de Terminale ont déjà perdu entre 10 et 20% du troisième trimestre.

La mobilisation contre la loi El Khomri va-t-elle perturber la préparation du baccalauréat ? C'est la question que certains jeunes commencent à se poser alors que l'examen de fin de l'année approche et que les blocages de lycées se multiplient. Depuis le début du mouvement, les élèves de Terminale ont en effet déjà perdu cinq jours de classe et près de 40 heures de cours soit de 10 à 20% du troisième trimestre.

"Ça craint". La mobilisation est d'autant plus problématique, que le choix systématique de la journée du jeudi pour les blocages fait manquer plusieurs fois les mêmes cours aux élèves. Ceux qui ont des matières importantes ce jour-là sont donc fortement pénalisés. "Ce qui est le plus problématique c'est la philosophie", explique une lycéenne au micro d'Europe 1. "Vraiment, là, on a beaucoup beaucoup de retard et il y a aussi la physique-chimie. Moi je suis en S et la physique-chimie c'est coefficient 6. Depuis cinq jeudis on n'a pas cours, ça commence à devenir vraiment énorme et on commence un peu à s'inquiéter pour notre bac", poursuit-elle. Une autre lycéenne renchérit : "En Italien, il nous manque une notion à faire et on n'a plus qu'une semaine avec notre prof et après on passe les oraux, ça craint".

Des risques pour les élèves en difficulté. Même si les professeurs font le maximum pour rattraper leurs cours, ces blocus à répétition présentent un risque. "Pour les élèves qui sont de très bons élèves ce sera tout à fait surmontable si les épreuves ne tombent pas sur la partie qui n'aura pas été vue à cause des blocages. En revanche, pour les élèves un peu en difficulté, ce ne sera pas toujours évident", prévient Philippe Tournier du syndicat des proviseurs.

En plus des jours de blocage, entre deux jours de mobilisation, les cours ne reprennent pas forcément normalement... L'ambiance est alors plutôt à l'excitation et à l'incertitude qu'au travail. Pour beaucoup, les vacances de Pâques sont donc vues comme une chance de récupérer le retard et de commencer, enfin, à réviser. Malgré cela, les syndicats appellent à une nouvelle mobilisation après les vacances scolaires, le 28 avril.