Le président de la confédération des buralistes, Pascal Montredon, espère bien être remboursé. 1:58
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A.C. avec François Geffrier
La généralisation du paquet neutre le 1er janvier dernier a exclu de la vente 15 millions d'anciens paquets aux couleurs des marques de cigarettes, devenus depuis invendables. 
REPORTAGE

Depuis le 1er janvier dernier, seuls des paquets neutres peuvent être vendus chez les buralistes français. Plus de couleur ni de logo, juste un gris terne pour toutes les marques et des photos choquantes. Problème : 15 millions d'anciens paquets sont encore en stock dans les bureaux de tabac, sans espoir d'être vendus un jour. 

L'État s'engage à rembourser la "fiscalité". Une perte pour les buralistes, que l'État pourrait rembourser, selon BFM Business, pour un montant de 100 millions d'euros. Au ministère du Budget, contacté par Europe 1, on dit s'être "étranglé" en apprenant la nouvelle. En fait, l'État ne va rembourser, sur chacun de ces anciens paquets devenus invendables, que la fiscalité. En effet, sur un paquet de cigarettes vendu 7 euros, 5,60 euros sont des taxes perçues par l'État. Cette somme devrait donc être remboursée aux buralistes. Cependant, le ministère du Budget affirme que l'opération ne devrait rien coûter aux contribuables puisque l'argent dépensé sera compensé par les rentrées fiscales des paquets neutres.

Qui va payer le reste ? Reste une interrogation : les anciens paquets, distribués aux buralistes, ont depuis été récupérés par l’entreprise Logista, le fournisseur des buralistes, pour qu’ils soient détruits. À l'heure actuelle, personne ne sait qui va payer cette facture, soit le distributeur, Logista, soit les fabricants de cigarettes. Les buralistes, eux, attendent en tout cas leur remboursement, qui pourrait prendre la forme d'une remise sur leurs prochaines commandes.

"Il faut que tout le monde assume". Le président de la confédération des buralistes, Pascal Montredon, a bien l'intention de se faire rembourser ces paquets. "On pensait pouvoir les écouler en douceur mais la ministre de la Santé a préféré créer ce fameux Big Bang. Le 31 décembre, on pouvait vendre les anciens paquets, à partir du 1er janvier ce n'était plus possible", peste-t-il. Il lui apparaît d'ailleurs évident qu'avec ces stocks, qu'il estime à 2.000 euros pour son commerce, il n'allait "ni les jeter, ni les consommer ou continuer à les vendre", au risque de se mettre en infraction. Pas de doute pour lui : "Il faut que tout le monde assume et qu'il y ait un remboursement."