Les vrais critères pour avoir une place en crèche

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avec Mélanie Taravant
Pour obtenir une place en crèche, mieux vaut accoucher en début d'année qu'à l'automne, et dans une grande ville, selon une étude de l'Ined.

Comment décrocher une place en crèche ? C'est la question que se posent beaucoup de parents. Alors que 32 % des parents disent préférer la crèche comme mode de garde, seulement 16% des enfants de moins de 3 ans sont effectivement accueillis dans ces établissements. Un casse-tête pour les parents. D'autant plus que l'objectif du gouvernement de créer 100.000 nouvelles places, d'ici 2017, est menacé. En s'appuyant sur une étude de l'Institut national des études démographiques (Ined), publiée mercredi, Europe 1 vous donne les "vrais" critères de sélection dans les crèches.

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Né en début d'année. L'un des critères qui jouent le plus est la date de naissance de votre enfant. Les enfants nés en début d'année (de janvier à avril) ont toujours plus de chances d'être accueillis en crèche que ceux nés à l'automne (octobre-novembre-décembre) de la même année.

L'essentiel des places se libère en effet en septembre, lorsque les enfants plus âgés rentrent à l'école maternelle, et ces places semblent davantage bénéficier aux enfants nés au premier et deuxième trimestres. Autre explication : les commissions d'attribution des places en crèches se réunissent généralement au printemps et statuent donc sur les dossiers des enfants qui sont déjà nés.

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Le dernier d'une fratrie. Le rang dans la fratrie importe également dans l'attribution des places en crèches. Le troisième enfant est en effet plus fréquemment accueilli dans une structure collective que les deux premiers, signe d'une volonté d'aider les mères de familles nombreuses à conserver leur activité professionnelle. De même, les jumeaux et triplés sont plus fréquemment en crèche que les enfants issus de naissance simple.

Les parents précaires favorisés. Par ailleurs, les femmes au chômage et les femmes jeunes ont  une chance sur deux d'avoir une place en crèche pour leur enfant. Et ce, au nom de la lutte contre la précarité. On considère que les cadres ont les moyens de payer une nounou toute la journée. Paradoxalement, les enfants issus de familles monoparentales ne semblent pas bénéficier d'un accès privilégié.

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Vivre à Paris. Enfin, les places en crèche sont beaucoup plus fréquentes dans les grandes métropoles et en particulier à Paris. On en dénombre 38 pour 100 enfants de moins de trois ans, tandis que la moyenne nationale n'est que de 16.

Mais les plus grandes inégalités se trouvent entre les zones urbaines et rurales. Outre son coût plus difficile à supporter pour les petites communes, l'accueil des jeunes enfants n'est pas forcément une priorité des élus locaux.

Et si on résume ? Un enfant qui aurait toutes ses chances d'avoir une place en crèche est : né  en début d'année, le dernier d'une fratrie, vit à Paris et ses parents sont jeunes et au chômage.