Les plus de 60 ans sont moins exposés à la délinquance

© MAXPPP
  • Copié
Alain Acco avec , modifié à
Le sentiment d'insécurité est cependant plus fort au sein de cette tranche d'âge. C'est ce qui ressort d'une étude de l'Observatoire National de la Délinquance et de l'Insee

Contrairement aux idées reçues, et à leur propre "ressenti", les personnes âgées ne sont pas plus exposées à la délinquance que les autres tranches d'âge de la population. C'est même le contraire qui ressort d'une étude, publiée mardi par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).  40.000 personnes de plus de 60 ans ont été interrogées par l'INSEE sur leur sentiment d'insécurité et sur les actes de délinquance (agressions, vols, injures...) dont elles ont effectivement été victimes.

Le résultat de l'enquête est paradoxal : les plus de 60 ans sont nettement moins touchés que les autres catégories de la population. Pourtant, c'est la population qui se sent la plus en insécurité à leur domicile. 

>> Le directeur de l'Observatoire national de la délinquance, Christophe Soullez, analyse ces chiffres pour Europe 1.

Des agressions plus rares que chez les moins de 60 ans… "10% seulement des personnes âgées déclarent au moins une atteinte personnelle - un vol, une violence, une injure - alors que l'on est à 20% pour les 35-49 ans et à près de 30% pour les 15-34 ans", détaille le criminologue au micro d'Europe 1. "Donc la population des personnes âgées est nettement moins exposée, contrairement à ce que l'on pourrait penser, notamment avec ce que l'on nous dit sur le vieillissement de la population et l'augmentation des violences contre les personnes âgées", poursuit-il.

… pour un sentiment d'insécurité plus grand.  "A l'échelon du quartier, le sentiment d'insécurité des personnes âgées est quasiment identique à celui des autres catégories d'âge", explique Christophe Soullez. "En revanche, au domicile, il est beaucoup plus élevé, quasiment deux à trois fois supérieurs, que chez les autres catégories d'âge", précise-t-il

Le bouche à oreille et un sentiment de vulnérabilité. Pour Christophe Soullez, l'explication est simple. "Ce sont des personnes qui sont beaucoup plus sensibles au bouche à oreille. Elles vont entendre parler d'un cambriolage ou d'une agression et cela va renforcer leur sentiment d'insécurité", estime le directeur de l'ONDRP.  "Ce sont également des personnes qui vivent seules et souvent des femmes : 25% des 60 ans et plus sont des femmes vivant seules.  Cela va accroitre leur sentiment de vulnérabilité et cela va renforcer ce sentiment qu'elles peuvent être la cible d'actes de délinquance et notamment d'agressions", conclut-il.