Les "pilleurs" de pièces gauloises devant la justice

Des pièces gauloises (photo d'illustration).
Des pièces gauloises. © DANIEL JANIN / AFP
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Aude Vernucci avec CB , modifié à
Cinq archéologues amateurs comparaissent à Dijon pour des fouilles illégales, durant lesquelles ils avaient mis la main sur 2.000 pièces gauloises, à Laignes, en Côte-d’Or.

Des archéologues amateurs se retrouvent devant la justice. Ils pensaient pouvoir garder secret la découverte de leur trésor mais c’était sans compter la veille des professionnels du milieu qui ont porté plainte contre eux. Cinq archéologues amateurs comparaissent devant le tribunal correctionnel de Dijon pour des fouilles illégales, durant lesquelles ils avaient mis la main sur 2.000 pièces gauloises, à Laignes, en Côte-d’Or. Ils risquent jusqu'à 100.000 euros d'amende et 7 ans de prison.

2.000 pièces écoulées à des receleurs. Les six suspects sont bouchers, brocanteurs ou encore vendeurs. En 2012, ils se rendent à Laignes, de nuit, armés de leurs détecteurs de métaux. Et ce n'est pas un hasard : le site se trouve à quelques kilomètres du siège d'Alésia. Ils déterrent alors 2.000 pièces et les écoulent à des receleurs.

"Ils pensaient que ces informations resteraient entre eux". Personne n'en saura rien, jusqu'à fin 2013, quand l'un d’eux se vante sur les réseaux sociaux. Sauf qu'un archéologue de Dijon, Franck Faucher, repère la conversation. "Ils pensaient sans doute que ces informations resteraient entre eux sur un groupe de discussion privée sur Facebook. A partir de captures d’écran, nous avons porté plainte auprès de la justice", raconte-t-il au micro d’Europe 1.

Une valeur inestimable. L'enquête va durer un an et donne lieu à l’interpellation, le 10 mars 2013, de six personnes, en Côte-d'Or, dans le Puy-de-Dôme, en Dordogne et dans le Pas-de-Calais. Le butin, 2.000 pièces gauloises, pourrait dater de 52 avant Jésus Christ. Un trésor sonnant qui a surtout une grande valeur scientifique, selon Yves Potra est conservateur de musée.

"La valeur du lot monétaire est liée au fait que toutes les pièces sont frappées à la même époque. Ce qui scientifiquement a une valeur inestimable", commente-t-il. Et ces pièces de monnaie gardent tous leurs secrets. On en saura plus après le procès, puisque depuis un an, elles dorment, sous scellée, dans les bureaux des enquêteurs.