Les juges de Nice font marche arrière et invalident l'arrêté anti-burkini de Cannes

La justice a invalidé l'arrêté de Cannes.
La justice a invalidé l'arrêté de Cannes. © FADEL SENNA / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le tribunal administratif de Nice a invalidé mardi l'arrêté anti-burkini de Cannes, reprenant l'avis du Conseil d'Etat.

Les juges font marche arrière. Le tribunal administratif de Nice a invalidé mardi l'arrêté municipal de Cannes contre le burkini, suivant l'avis du Conseil d'Etat sur la liberté de porter ce maillot de bain intégral musulman, a-t-on appris auprès du comité contre l'islamophobie (CCIF). "Il n'y a pas trop de surprise et c'est rassurant. Le point n°5 (du tribunal de Nice) est une reprise mot pour mot du Conseil d'Etat sur les libertés fondamentales, à savoir la liberté d'avoir sa propre opinion religieuse (liberté de conscience), celle d'aller à la plage (liberté d'aller et venir) et sur le vêtement qu'on porte ou pas (liberté personnelle)", a indiqué Me Sefen Guez Guez, l'avocat du CCIF. "Maintenant j'espère que les autres communes vont retirer leur arrêté", a-t-il ajouté. 

Quatre villes assignées en justice. Dans un premier temps, le tribunal de Nice avait validé un arrêté similaire de la commune de Villeneuve-Loubet et jugé que l'interdiction du burkini était "nécessaire, adaptée et proportionnée" car il pouvait être perçu comme une provocation après la succession d'attentats islamistes en France depuis 2015. Les juges administratifs niçois avaient estimé que ce vêtement de bain féminin couvrant le corps et la tête était "de nature à porter à atteinte aux convictions ou l'absence de convictions religieuses des autres usagers de la plage" et "être ressenti comme une défiance ou une provocation exacerbant les tensions ressenties par la population". Malgré la décision du Conseil d'Etat, les communes concernées de la Côte d'Azur ont maintenu leurs arrêtés anti-burkini et le CCIF a assigné en justice quatre d'entre elles : Nice, Menton, Roquebrune-Cap-Martin et Fréjus.