Le téléphérique en ville, un moyen de transport d’avenir ?

Le téléphérique de Brest.
Le téléphérique de Brest. © FRED TANNEAU / AFP
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François Geffrier et B.B
A Brest, un téléphérique entre en service à Brest, samedi. Un moyen de transport qui fait très peu de bruit et qui est assez bon marché.

Un gros oiseau un peu inhabituel dans le ciel de Brest : un téléphérique ! Il est mis en service ce samedi et sera gratuit tout le weekend. Un téléphérique en pleine ville, donc. Il mesure 420 mètres de long et enjambe la Penfeld, le fleuve qui coupe la ville de Brest en deux. Et ce n’est pas un gadget : ce téléphérique a bien vocation à devenir un type de transport en commun comme un autre.

Quelque 650.000 passagers devraient l’emprunter chaque année. Une première en France, car les seuls téléphériques existant en France en milieu urbain - à Grenoble et à Toulon - sont à vocation touristique.

Bien moins cher qu’un pont. Trois minutes de traversée. Trois minutes, suspendu dans les airs à 70 mètres de hauteur, dans une grande cabine pouvant accueillir 60 passagers. Ce téléphérique, c’était la meilleure solution pour relier le nouveau quartier des Capucins au centre-ville de Brest. Un moyen de transport qui fait très peu de bruit, qui fonctionne à l’électricité, et qui est assez bon marché, car ça aurait coûté deux à trois fois plus cher de construire un pont à la place.

Des fenêtres "magiques" ? Le téléphérique a aussi des contraintes. Celui-ci étant situé à quelques kilomètres de la mer, il est conçu pour résister à des vents allant jusqu’à 108 km/h. Par ailleurs, les deux cabines ne se croisent pas l’une à côté de l’autre, mais l’une au-dessus de l’autre. C’est d’ailleurs une première mondiale. Ça permet de gagner de la place, notamment au niveau des gares de départ et d’arrivée.

Enfin, pour ne pas gêner la tranquillité des riverains, dont les fenêtres se trouvent à quelques mètres du téléphérique, sur une petite partie du trajet, les vitres transparentes de la cabine deviennent tout d’un coup opaques, par une sorte d’excitation électrique du verre.

13 projets à l’étude en Île-de-France. Si Brest s’est lancée, la ville est loin d’être la seule à voir des avantages au téléphérique. Toulouse va en effet bientôt désigner l’entreprise qui construira les 2,6 km de liaison au-dessus de la Garonne. Idem à Orléans, où un  appel d’offres est en cours pour un téléphérique qui devrait enjamber dans deux ans un gros réseau de voies ferrées. Rien qu’en Île-de-France, il y a 13 projets à l’étude. Le plus avancé, c’est au sud-est de Paris, entre Créteil et Villeneuve-Saint-Georges. En ce moment les habitants sont consultés par des agents publics qui vont à leur rencontre. Et l’idée passe plutôt bien.