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G.P. , modifié à
Sur Europe 1, le médecin spécialiste des dépendances, William Lowenstein, est revenu sur l'addiction aux jeux d'argent.
INTERVIEW

"Dans le domaine du jeu, les statistiques demandent à être confirmées." Lorsqu'on lui annonce que seulement 1,3% des joueurs ont un rapport problématique avec l'argent, le médecin spécialiste des addictions, William Lowenstein, est sceptique. Dans Il n'y en a pas deux comme elle vendredi, il a expliqué en quoi les jeux d'argent représentaient un danger, encore mal appréhendés par la société française.

"L'excitation" du jeu. Selon le médecin, les jeux d'argent provoquent des addictions du même ordre que les drogues ou l'alcool. "C'est comme la cocaïne : une tension, une excitation", explique-t-il, qui demandent à être comblées. "Il ne faut jamais oublier que le principal producteur de drogue au monde, c'est le cerveau humain", indique-t-il. Le danger, c'est de se mettre au jeu de plus en plus tôt, ce qui accentue les risques d'addiction. "Sur un cerveau en voie de formation, cela va figer le développement cérébral et rendre beaucoup plus dépendant", déplore William Lowenstein.

Les paris sportifs : le nouveau danger. Jeux de grattage, casino ou encore poker, les jeux d'argents existent sous toutes les formes. Depuis le 11 juin 2010 en France, les paris sportifs et le poker en ligne sont autorisés. Même si les jeux de grattage existent depuis plus longtemps, le spécialiste des addictions considèrent les paris sportifs comme "certainement plus rentables financièrement que les jeux de grattage".

Autre danger, l'impression d'avoir une certaine maîtrise sur le jeu. Lors d'un pari sportif ou au poker, le joueur peut choisir de miser sur telle ou telle équipe en fonction des résultats ultérieurs ou de statistiques. "Les paris sportifs donnent l'impression de raisonner, de dominer le destin", affirme le docteur, contrairement à la machine à sou où le joueur est totalement dépendant de la machine. Une impression malheureusement trompeuse puisque les joueurs de poker en ligne sont les plus à risque.

>> Retrouvez l'intégrale de l'émission "Il n'y en a pas deux comme elle" ici